L'Erythrée soupçonnée de crimes contre l'humanité par l'Onu

Logo des Nations unies devant le siège de l'organisatoin à New York. Le gouvernement érythréen s'est peut-être rendu coupable de crimes contre l'humanité, selon les conclusions d'une enquête de la commission des droits de l'homme de l'Onu rendues publiques lundi. /Photo prise le 15 août 2014/REUTERS/Carlo Allegri

GENEVE (Reuters) - Le gouvernement érythréen s'est peut-être rendu coupable de crimes contre l'humanité, selon les conclusions d'une enquête de la commission des droits de l'homme de l'Onu rendues publiques lundi. Les enquêteurs, qui ont travaillé sur le sujet pendant un an, ont recueilli des récits d'exécutions extrajudiciaires, de tortures systématiques, d'esclavage sexuel et de travaux forcés. "La commission conclut que des atteintes systématiques, répandues et flagrantes aux droits de l'homme ont été et sont menées en Erythrée sous l'autorité du gouvernement", peut-on lire dans leur rapport de 484 pages. Les enquêteurs évoquent notamment le "service national" obligatoire d'une durée théorique de dix-huit mois qui, écrivent-ils, sert souvent à réduire des Erythréens à l'état d'esclave et dissimule des pratiques de "détention arbitraire, torture, torture sexuelle, travail forcé et absence de congés". L'Erythrée dispose d'un vaste réseau de surveillance et de contrôle de la population et les autorités considèrent comme une trahison toute tentative d'exil, ajoutent-ils. Le pays est-africain est pourtant l'un des principaux pays d'émigration : on estime que 6 à 10% des Erythréens sont aujourd'hui recensés comme réfugiés par les Nations unies. "Malgré le fait que la Commission a recherché la coopération entière du gouvernement érythréen et demandé à avoir accès au pays et aux données d'information, elle n'a reçu aucune réponse", précise le rapport. (Tom Miles, Henri-Pierre André pour le service français)