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Leny Escudero, un peu plus qu'une «amourette»

Leny Escudero en mars 1971 à Paris, en compagnie de la chanteuse Dani.

Fils de réfugiés politiques espagnols et figure marquante de la chanson engagée, l'auteur de «Ballade à Sylvie» et «Vivre pour des idées» est mort vendredi, à 82 ans.

Des enfants migrants qui arrivent aujourd’hui en Europe, certains deviendront avocat, footballeur, député, chirurgien. Ou chanteur comme le petit Joaquin Leny Escudero, né à Espinar, un village de Navarre, que ses parents quittèrent en 1939, à la chute de la République espagnole. Il a alors 6 ans et la famille trouve refuge en Mayenne. «Père gitan, mère basque» décrivait-il. Mal accepté «en tant qu’étranger et en tant que pauvre», il apprendra en autodidacte la poésie et la musique. «La xénophobie m’a donné la rage d’apprendre, l’envie d’être le premier de la classe en français. Et j’y suis arrivé», confiait-il en 2004 dans le beau documentaire Tendre Rebelle (1).

Monté à Paris où il est ouvrier carreleur, gratteur de guitare le dimanche, Leny Escudero devient, grâce à la télévision en noir et blanc, une vedette dès son premier disque, en 1962. Un EP de 4 chansons, dont deux deviennent des classiques: Ballade à Sylvie et Pour une Amourette, anti-chansons d’amour dont la simplicité, le sens du raccourci, tranchent avec les canons de la chanson «Rive gauche» de l’époque. Et l’installent sur les ondes, en pleine vague yé-yé. Sa dégaine de Gavroche, de prolo élégant, cède la place dans les années 70 à la silhouette du barde anarchiste, cheveux longs, visage émacié et tôt buriné. Vivre pour des Idées, qui contredit Brassens et son éloge du non-engagement, est sa chanson phare de cette époque. Car Leny Escudero est un vrai chanteur engagé, plus habitué aux cours des usines, juché avec sa guitare sur un bidon d’essence, qu’au velours des salons.

Le passé, la fuite des républicains espagnols devant la poussée des troupes franquistes, ne cesseront jamais de le hanter. Dans le film sus-cité, on le voit chanter avec son ami Lucio Urtubia, «Robin des Bois» anarchiste et Navarrais comme lui. «J’ai vécu au siècle (...)

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