L'ennemi de Barkhane "aux abois", selon son commandant

Les groupes djihadistes contre lesquels combat l'opération Barkhane, menée par l'armée française dans le Sahel, sont "aux abois" à la suite des pertes qu'il ont récemment subies, déclare le général Bruno Guibert dans une interview publiée vendredi. /Photo d'archives/REUTERS/Benoit Tessier

PARIS (Reuters) - Les groupes djihadistes contre lesquels combat l'opération Barkhane, menée par l'armée française dans le Sahel, sont "aux abois" à la suite des pertes qu'il ont récemment subies, déclare le général Bruno Guibert dans une interview publiée vendredi.

Les soldats français sont pour leur part la cible d'attaques régulières, comme celle d'une ampleur rare commise le 14 avril dernier à Tombouctou, au Mali, contre un complexe de l'Onu abritant notamment des militaires de Barkhane.

"Nous faisons face à un ennemi aux abois, frappé durement ces derniers mois, qui a compris qu'on irait le traquer jusque dans ses sanctuaires", juge Bruno Guibert, à la tête de l'opération depuis juillet 2017, interrogé par L'Express.

"Plus d'une centaine de terroristes ont été récemment neutralisés ou remis aux autorités légales du pays (le Mali-NDLR)", ajoute-t-il.

Et, dit-il également, une frappe menée le 14 février a décimé "l'organe de décision et de commandement" du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), lié à Al Qaïda.

Mais "nous n'avons pas encore franchi le cap de la stabilisation suffisante (permettant d'envisager un désengagement-NDLR) car "si Barkhane quittait le Mali aujourd'hui, son départ ne ferait qu'aggraver les tensions, notamment intercommunautaires, et amplifier l'activité des mouvements terroristes vers le Sud", précise-t-il.

Quelque 4.000 soldats français sont déployés dans le Sahel dans le cadre de l'opération Barkhane, lancée en 2014, pour contrer les groupes djihadistes aux côtés des armées des pays du G5 Sahel - Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad.

(Simon Carraud, édité par Yves Clarise)