A l'Elysée, tapis rouge pour la junte thaïlandaise ?

Le Premier ministre Thaïlandais, Prayut Chan-ocha, lors de sa rencontre avec Theresa May, le 20 juin.

Quatre ans après le coup d'Etat, le chef de la junte et Premier ministre Prayuth Chan-ocha est arrivé en France vendredi et doit rencontrer Emmanuel Macron cet après-midi.

Lorsque le 18 juin, la Thaïlande a procédé à sa première exécution après un moratoire de neuf ans, les réactions internationales varièrent de la consternation silencieuse aux envolées scandalisées. Mais le général Prayuth Chan-ocha, leader versatile du «Conseil national pour la paix et l’ordre» (NCPO), appellation officielle de la junte militaire qui renversa en mai 2014 le premier gouvernement élu du pays, resta de marbre. Prayuth affirma que la peine de mort était «une nécessité», et qu’elle existait pour «garantir la paix nationale et donner des leçons».

A lire aussi L’Europe déroule le tapis rouge au dictateur thaïlandais

Voici les mots de l’homme à qui le président Emmanuel Macron déroulera le tapis rouge au Palais de l’Elysée lundi. Un homme dont les actions des quatre dernières années ont transformé le pays en Etat voyou, ignorant systématiquement aussi bien ses obligations internationales en matière de droits humains que ses propres engagements. Comme celui d’envisager de supprimer la peine de mort.

La machine à écraser les droits humains du général Prayuth a une longue liste de forfaits à son actif. Sous sa supervision, les institutions démocratiques du pays ont été complètement sabordées. Un Parlement aux ordres, composé d’officiers de police et de militaires, s’occupe de voter des lois sans débat préalable, opposition, ou contre-pouvoirs. Pendant qu’un comité nommé par la junte s’est occupé de préparer et adopter une Constitution qui garantira aux militaires d’interférer dans la vie politique thaïlandaise pendant encore de très nombreuses années.

Les droits de réunion et de liberté d’expression ont été sévèrement restreints. Dans sa quête obsessionnelle de «paix», la junte a pratiquement interdit toute forme de dissidence. La NCPO a promulgué et mis en œuvre une série de décrets (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Sexualité : laissez les femmes se libérer elles-mêmes
Migrants : le monstrueux, et au-delà
En mathématiques, les filles restent des inconnues
Fièvre antifraude et émancipation de la société civile en Turquie
Bure : répression de la solidarité juridique et entrave aux droits de la défense