Leigh Bowery, le style sans tabou
Leigh Bowery était, au sens propre, une créature. “Il devenait le centre d’attention où qu’il passe avec ses tenues sauvagement originales et son maquillage fantasmagorique”, se souvient le site de la BBC.
À la fois styliste, performeur, musicien, patron de club ou encore muse du peintre Lucian Freud, il était de ceux qui faisaient la tendance dans le Londres arty et interlope des années sida.
Leigh Bowery avec le chanteur Boy George lors du Blitz Designer Collection Fashion Show au Albery Theatre, à Londres, en 1986.
Trente ans après sa mort, il est à l’honneur au Fashion and Textile Museum aux côtés de sa bande de créateurs cintrés, avant une rétrospective à la Tate Modern au début de 2025. Un grand bizarre capable d’à peu près toutes les extravagances salué par l’ensemble de la presse britannique.
Jusqu’au très sérieux Financial Times, qui s’emballe : “Il va revenir dans la conversation générale. Cela pourrait déclencher un nouveau mouvement.”
Susanne Bartsch, Leigh Bowery et des amis au Savage, à New York, en 1988.
Car, pour le quotidien économique, “parmi les nombreuses choses choquantes concernant Leigh Bowery, la plus importante est qu’il est aujourd’hui largement inconnu de la génération Z et de nombreux milléniaux”.
De son côté, le quotidien The Times prévient : “Vous trouverez partout dans cette exposition insolente les germes de ce que nous portons tous aujourd’hui.”
Mais de quoi parle-t-on exactement ? Né en Australie en 1961, Leigh Bowery débarque en 1980 dans la furie du Londres post-punk. Rapidement, il devient l’un de ces Blitz kids, le surnom qu’on a donné à la faune exubérante qui se presse dans le club du même nom, monté par Steve Strange, le futur chanteur du groupe Visage – mais si :
L’heure est au mouvement Nouveaux Romantiques (vestes en velours ou en brocart, chemises en soie à jabots, pantalons cintrés, coiffures choucroutées, maquillage outrancier…), que Leigh Bowery va porter à son paroxysme.
Trojan (Gary Barnes) et Mark au Taboo, 1986.
En 1985, il monte le Taboo à Leicester Square. Le club ne vivra que dix-huit mois mais son influence est immédiate. Et se fait toujours sentir aujourd’hui – c’est tout le propos de l’exposition.