L'EI a détruit de nouveaux monuments à Palmyre

DAMAS/BEYROUTH (Reuters) - Les combattants du groupe Etat islamique, qui ont repris en décembre possession de la ville antique de Palmyre, y ont détruit l'un des plus célèbres monuments de ce site historique, le Tétrapyle, ainsi que la façade du théâtre romain, a annoncé Maamoun Abdoulkarim, conservateur des antiquités syriennes, vendredi. Cette destruction a été condamnée par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), qui a évoqué un "crime de guerre". L'EI a repris la cité antique en décembre après en avoir été délogé en mars par les forces syriennes soutenues par la Russie et par des milices chiites. Le Tétrapyle est l'un des monuments les plus emblématiques du site de Palmyre. Cet édifice, composé de quatre socles de pierre supportant chacun quatre colonnes sur lesquelles repose un chapiteau carré, est situé à une intersection de la grande colonnade devant le théâtre romain. Des images prises par satellite et transmises par Maamoun Maamoun Abdoulkarim à Reuters montrent que l'édifice a été largement détruit. Seules subsistent quatre des seize colonnes d'origine tandis que les socles de pierre sont désormais recouverts par des gravats. Les images montrent également d'importants dégâts infligés au théâtre romain dont plusieurs structures dominantes ont été détruites. En mai, un orchestre symphonique russe s'y était produit pour célébrer la reprise de la ville par les forces syriennes et russes. Douze personnes ont été assassinées cette semaine à Palmyre par l'EI, certaines d'entre elles au théâtre romain. Les nouvelles destructions ont été perpétrées entre le 26 décembre et le 10 janvier, selon la datation des images et d'autres sont à redouter tant que les djihadistes occuperont le site, a déclaré Abdoulkarim. Lors de la précédente occupation qui avait duré dix mois, les djihadistes avaient détruit plusieurs monuments dont l'arche vieille de 1.800 ans située près du temple de Bêl. (Tom Perry à Beyrouth et Kinda Makieh à Damas; Pierre Sérisier et Nicolas Delame pour le service français, édité par Tangi Salaün)