L'EI continuerait de recruter en Syrie malgré la menace des USA

A Rakka, dans le nord-est de la Syrie, bastion de l'Etat islamique. L'organisation djihadiste a enrôlé de nouvelles recrues en Syrie malgré le discours de Barack Obama, indique l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme (OSDH), proche de l'opposition au président Bachar al Assad. /Photo prise le 16 septembre 2014/REUTERS

BEYROUTH (Reuters) - L'Etat islamique a enrôlé de nouvelles recrues en Syrie depuis le discours de Barack Obama annonçant que les opérations aériennes menées contre les djihadistes en Irak pourraient être étendues au territoire syrien, indique l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme (OSDH). L'organisation, proche de l'opposition au président Bachar al Assad, précise que 162 combattants ont rejoint des camps d'entraînement de l'EI dans la province d'Alep depuis le 10 septembre lorsque le président américain a évoqué la possibilité d'une extension des opérations à la Syrie. Ce nombre de nouvelles recrues ne représente pas une augmentation sensible par rapport aux quelque 20.000 à 30.000 hommes armés dont dispose, selon les estimations, l'Etat islamique en Irak et en Syrie. Il laisse toutefois apparaître le risque de voir les frappes américaines se traduire par un mouvement de ralliement en faveur de la formation islamiste. Ses principales bases en Syrie se trouvent dans les provinces de Rakka dans le nord et de Daïr az Zour à l'est, à proximité de la frontière irakienne. Le groupe a pris position dans la région d'Alep à l'ouest au cours du mois d'août, s'emparant de territoires tenus jusqu'alors par d'autres formations rebelles et occupant plusieurs points stratégiques, ajoute l'OSDH. Selon Rami Abdoulrahman, qui dirige l'observatoire collectant des informations auprès de toutes les parties en conflit, l'EI aurait désormais plus de 50.000 combattants seulement en Syrie. Quatre des nouvelles recrues seraient des ressortissants australiens et 15 d'entre elles seraient des Arabes non syriens ayant franchi la frontière à partir de la Turquie. Les autres sont des Syriens, principalement des combattants du Front al Nosra considéré comme le représentant officiel d'Al Qaïda dans le pays et rival de l'Etat islamique. (Tom Perry; Pierre Sérisier pour le service français)