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L'Egypte se dote d'un Conseil suprême de la presse et des médias

Un organe de tutelle de la presse et de l'audiovisuel dont les membres seront désignés par le président Abdel Fattah al Sissi (photo) va être créé en Egypte en vertu d'une loi promulguée lundi par le chef de l'Etat. /Photo d'archives/REUTERS/Amr Abdallah Dalsh

LE CAIRE (Reuters) - Un organe de tutelle de la presse et de l'audiovisuel dont les membres seront désignés par le président Abdel Fattah al Sissi va être créé en Egypte en vertu d'une loi promulguée lundi par le chef de l'Etat. Le Conseil suprême de la presse et des médias sera notamment chargé de veiller au respect des règles de la concurrence, de l'éthique journalistique, de l'indépendance et de la neutralité de l'information. Il aura le pouvoir d'infliger des amendes et de suspendre la publication ou la diffusion des journaux et des émissions, et pourra également retirer les autorisations de la presse étrangère. Son président sera désigné par Abdel Fattah al Sissi, qui choisira également les autres membres sur recommandation de différentes instances, dont l'appareil judiciaire et le Parlement. Selon Yehia Kalach, président du syndicat de la presse égyptienne, cette instance dont le rôle est essentiellement administratif ne menace pas la liberté de l'information, qui fera l'objet d'un texte distinct. Cette deuxième loi sur la presse portera également sur la confidentialité des sources et les relations entre information et sécurité, ont précisé des parlementaires et des représentants de la profession. Les organisations de défense des droits de l'homme et le Comité pour la protection des journalistes estiment que les atteintes à la liberté de la presse sont courantes en Egypte. Le pays figurait en 2015 à la deuxième place du classement mondial par le nombre d'arrestations de journalistes. Dimanche, le ministère de l'Intérieur a annoncé l'interpellation d'un reporter de la chaîne d'information Al Djazira, soupçonné d'incitation au soulèvement. Le Caire considère la chaîne qatarie comme la voix des Frères musulmans. Le mouvement islamiste inscrit sur la liste des organisations terroristes fait l'objet d'une vaste répression depuis le renversement du président Mohammed Morsi, lui-même membre de la confrérie, déposé par l'armée en juillet 2013. (Ahmed Aboulenein, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Marc Angrand)