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L'Egypte adopte une loi restreignant l'activité des ONG

Le Parlement égyptien a adopté mardi à une très large majorité un projet de loi qui encadre l'activité des organisations non gouvernementales et qui entrave leurs actions. /Photo d'archives/REUTERS/Asmaa Waguih

LE CAIRE (Reuters) - Le Parlement égyptien a adopté mardi à une très large majorité un projet de loi qui encadre l'activité des organisations non gouvernementales et qui, selon les associations de défense des droits de l'homme et les groupes caritatifs, entrave leurs actions. Le texte limite les activités des ONG aux seuls secteurs du développement et des questions sociales avec une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans d'emprisonnement en cas d'infraction. Les ONG ne peuvent mener un travail de terrain ou d'enquête d'opinion sans autorisation préalable ou "coopérer de quelque manière que ce soit avec des instances internationales sans l'accord nécessaire". Les associations de défense des droits de l'homme précisent que cette restriction concerne également toute collaboration avec les Nations unies. Les ONG étrangères doivent désormais être contrôlées par une instance composée de représentants de l'armée, du renseignement et du ministère de l'Intérieur. Le Parlement a en outre augmenté de 10.000 à 50.000 livres égyptiennes (environ 2.800 dollars) le permis que doit acquitter une ONG pour sa création. Les députés ont expliqué que ces restrictions étaient justifiées par la protection de la sécurité nationale. Le gouvernement égyptien a, plusieurs fois par le passé, accusé ces organisations de bénéficier de fonds étrangers afin de fomenter des troubles à l'ordre public. Plusieurs ONG font l'objet d'enquête sur leur mode de financement. Les militants des droits civiques affirment que l'arrivée au pouvoir d'Abdel Fattah al Sissi, ancien général devenu président, s'est traduite par une remise en cause de toutes les libertés gagnées grâce à la chute d'Hosni Moubarak en 2011. (Nashat Hamdy, Pierre Sérisier pour le service français)