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L'Ecosse pourrait opposer son veto aux lois sur le Brexit

Selon la Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, le parlement d'Edimbourg envisagera de s'opposer aux lois régissant la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, si cela s'avère nécessaire pour préserver les intérêts de l'Ecosse, a déclaré dimanche . /Photo prise le 23 juin 2016/REUTERS/Clodagh Kilcoyne

par Estelle Shirbon LONDRES (Reuters) - Le parlement d'Edimbourg envisagera de s'opposer aux lois régissant la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, si cela s'avère nécessaire pour préserver les intérêts de l'Ecosse, a déclaré dimanche la Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon. L'Ecosse, qui compte cinq millions d'habitants, s'est prononcée jeudi à 62% pour le maintien dans l'UE lors du référendum organisé dans tout le Royaume-Uni, ce qui la place en porte-à-faux avec le reste du pays, le "Out" l'ayant emporté par 52% sur le "In" sur l'ensemble de la Grande-Bretagne. En vertu des complexes accords qui confèrent certains pouvoirs au sein du Royaume-Uni à l'Ecosse, au Pays de Galles et à l'Irlande du Nord, les textes qui seront votés par le parlement britannique pour donner force de loi au retrait de l'UE nécessiteront le feu vert des parlements des trois régions susmentionnées. Priée par la BBC-télévision de dire si elle envisageait de demander au parlement écossais de rejeter la motion par laquelle Londres demandera le feu vert d'Edimbourg au "Brexit", Nicola Sturgeon a répondu sans ambiguïté: "Bien sûr". "Ne vous trompez pas, je me soucie du reste du Royaume-Uni, je me soucie de l'Angleterre, c'est pourquoi je suis affectée par la décision qui a été prise au plan britannique. Mais mon travail en tant que Première ministre, et le travail du parlement écossais, c'est de me prononcer sur la base de ce qui sert les intérêts des Ecossais", a continué Nicola Sturgeon. SONDAGE FAVORABLE A L'INDÉPENDANCE La Première ministre, dont le parti, le SNP (Parti national écossais) milite pour l'indépendance de l'Ecosse et pour son appartenance à l'UE, a dit à maintes reprises depuis l'annonce du résultat du référendum qu'elle prendrait toutes les mesures qui s'imposeraient pour garantir le respect de la volonté démocratique des Ecossais. Cela signifie qu'un nouveau référendum sur l'indépendance de l'Ecosse est "fortement probable", a-t-elle dit, en faisant valoir que quitter le Royaume-Uni serait la seule manière pour Edimbourg de rester dans l'UE. Lors du référendum organisé en septembre 2014, les Ecossais avaient rejeté l'indépendance par 55% des voix contre 45% pour. Selon un sondage réalisé vendredi par l'institut ScotPulse et que publie le journal écossais Sunday Post, 59% des personnes interrogées après l'annonce du Brexit se disent favorables désormais à l'indépendance de l'Ecosse. A en croire Nicola Sturgeon, le résultat du référendum a changé la donne pour l'Ecosse et il est légitime que la question de son accession à l'indépendance soit posée de nouveau. "Le contexte et les circonstances ont changé du tout au tout. Le Royaume-Uni au sein duquel l'Ecosse a choisi de rester en 2014 n'existe plus", a-t-elle déclaré. (Eric Faye pour le service français)