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Le viol, arme de guerre en Syrie, dit l'Onu

Les forces gouvernementales ont commis des crimes sexuels en Syrie, où la guerre est entrée dans sa huitième année, et certains actes relèvent du crime contre l'humanité ou du crime de guerre, selon un rapport des Nations unies rendu public jeudi à Genève. /Photo d'archives/REUTERS/Lucas Jackson

GENEVE (Reuters) - Les forces gouvernementales ont commis des crimes sexuels en Syrie, où la guerre est entrée dans sa huitième année, et certains actes relèvent du crime contre l'humanité ou du crime de guerre, selon un rapport des Nations unies rendu public jeudi à Genève.

Les forces gouvernementales et leurs milices alliées ont commis de viols pour "punir" les populations rebelles et des insurgés ont également eu recours "dans une moindre mesure" à des violences sexuelles et à la torture, précise ce rapport de 29 pages, publié par une commission d'enquête de l'Onu qui se fonde sur 454 témoignages.

Le groupe Etat islamique (EI) et d'autres mouvements extrémistes ont quant à eux exécuté des femmes, notamment pour adultère, des hommes et des enfants, forcé des jeunes filles au mariage et persécuté des homosexuels.

Au début du conflit, les forces gouvernementales ont violé des civils des deux sexes lors de perquisitions, puis à des barrages routiers et dans des centres de détention, affirme le document. La plus jeune des victimes connues était une petite fille de neuf ans.

Les experts conduits par Paulo Pinheiro, qui dressent des listes de suspects depuis 2011, ne donnent aucun nom mais évoquent des viols commis par de nombreux officiers de haut rang.

Ces crimes auraient notamment été commis à Alep, Deraa, Homs, Hama et Damas, tout comme dans la prison militaire de Sednaya et à l'aéroport militaire de Mezzeh, près de la capitale.

Les enquêteurs n'ont trouvé "aucune preuve d'usage systématique" de violences sexuelles de la part des groupes rebelles mais font état de "punitions moyenâgeuses", notamment dans la répression de l'homosexualité.

Des femmes accusées d'adultère ont été lapidées par le groupe islamiste Jabhat Fateh al Cham, tandis que des homosexuels ont été jetés d'un immeuble dans le vide par les djihadistes du Jabhat al Nosra, ajoute le rapport.

(Stephanie Nebehay, Guy Kerivel pour le service français, édité par Arthur Connan)