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Le Venezuela accuse les Etats-Unis de saboter la présidentielle

Le drapeau du Venezuela. Le Venezuela a accusé samedi les Etats-Unis d'avoir pris de nouvelles sanctions contre son gouvernement dans le but de saboter l'élection présidentielle prévue dimanche, que l'opposition vénézuélienne considère comme truquée. /Photo prise le 23 janvier 2018/REUTERS/Ivan Alvarado

CARACAS (Reuters) - Le Venezuela a accusé samedi les Etats-Unis d'avoir pris de nouvelles sanctions contre son gouvernement dans le but de saboter l'élection présidentielle prévue dimanche, que l'opposition vénézuélienne considère comme truquée.

Les Etats-Unis ont intensifié vendredi la pression exercée sur le gouvernement du président sortant Nicolas Maduro, en l'accusant de tirer profit du trafic illicite de stupéfiants et en imposant des sanctions contre le numéro deux du Parti socialiste au pouvoir, Diosdado Cabello.

C'est la première fois que Washington a accusé publiquement Nicolas Maduro d'être lié au trafic de drogue, après avoir déjà imposé des sanctions au dirigeant vénézuélien pour des violations aux droits de l'homme. Les Etats-Unis imputent à Maduro la crise politique et économique au Venezuela.

Dans un communiqué, le gouvernement vénézuélien a désigné les sanctions comme une "campagne systématique d'agression" de la part de l'administration de Donald Trump, ajoutant que ces sanctions n'avaient pas de fondement légal.

"Cela n'est pas surprenant qu'à la veille du vote, quand le peuple vénézuélien va se présenter pour défendre sa démocratie contre les agressions impérialistes qui tentent de la faire dérailler, le régime américain tente à nouveau de saboter les élections", peut-on lire dans le communiqué.

Nicolas Maduro, 55 ans, est donné favori par les sondages de cette élection boycottée par les grands partis de l'opposition.

Les Etats-Unis, l'Union européenne et de grands pays sud-américains critiquent les conditions de cette élection, car deux des grands noms de l'opposition, Leopoldo Lopez et Henrique Capriles, n'ont pu se présenter. Le premier est en résidence surveillée, le second est accusé de détournement de fonds alors qu'il était gouverneur de l'Etat de Miranda.

Maduro se retrouve donc avec un seul concurrent sérieux, Henri Falcon, 56 ans, ancien gouverneur de l'Etat de Lara, qui a décidé de ne pas suivre les autres opposants dans leur boycott du scrutin et espère que la colère des Vénézuéliens contre la crise économique lui apportera des voix.

Le parti d'opposition Volonté populaire a de nouveau appelé samedi au boycott de l'élection, qu'il a décrit comme une "imposture électorale visant à valider la dictature (...)".

L'élection sera libre et équitable, a assuré Maduro, selon qui l'opposition refuse de participer au scrutin parce qu'elle est certaine de ne pas pouvoir le remporter.

Cependant le gouvernement vénézuélien a été contraint de se tourner vers des pays alliés pour superviser le vote de dimanche, après le refus des Nations unies et d'organes internationaux d'envoyer des observateurs. L'Onu considère que les conditions d'un processus démocratique ne sont pas réunies.

(Angus Berwick et Deisy Buitrago, Jean Terzian pour le service français)