Le Soudan du Sud va examiner l'envoi de soldats de l'Onu à Juba

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a annoncé lundi qu'il allait examiner le projet de l'Onu de déployer 4.000 casques bleus dans son pays qui connaît un regain de violences entre forces gouvernementales et partisans de l'opposant Reik Machar.. /Photo prise le 26 mai 2016/REUTERS/Jok Solomun

JUBA (Reuters) - Le président du Soudan du Sud a annoncé lundi qu'il allait examiner le projet de l'Onu de déployer 4.000 casques bleus dans son pays qui connaît un regain de violences entre forces gouvernementales et partisans de l'opposant Reik Machar. Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté vendredi une résolution autorisant le déploiement d'une force de protection de 4.000 soldats à Juba dans le cadre d'une mission de maintien de la paix déjà en cours. Cette force, constituée de troupes africaines, aurait pour mission d'assurer la paix dans la capitale sud-soudanaise et de protéger certains bâtiments stratégiques comme l'aéroport. La première réaction du gouvernement du président Salva Kiir avait été un refus avant un assouplissement de cette position au cours du week-end. "Certaines personnes accusent le gouvernement de transition de refuser et de combattre l'Onu, ce qui n'est pas exact", a déclaré Salva Kiir lors d'une cérémonie marquant la reprise de la session parlementaire. "Le gouvernement de transition ne s'est pas encore réuni pour exprimer sa décision définitive. Des délibérations vont avoir lieu sur une position définitive", a poursuivi le chef de l'Etat. L'Onu a menacé le Soudan du Sud de prononcer un embargo sur les armes si le gouvernement refusait de coopérer. L'organisation humanitaire Human Rights Watch (HRW) a annoncé avoir obtenu des preuves d'exécutions sommaires de civils, y compris un journaliste, par les forces de sécurité lors des combats survenus le mois dernier. HRW fait également état de viols commis à la faveur des troubles récents. Un porte-parole de l'ONG a regretté que l'embargo sur les armes évoqué par l'Onu n'en soit resté qu'au stade de la menace, jugeant qu'une telle mesure aurait dû être appliquée "depuis longtemps". (Duncan Miriri, Pierre Sérisier pour le service français)