Publicité

Le sort des négociations Unedic entre les mains du Medef

Le sort des négociations sur l'assurance chômage (Unedic) est entre les mains du Medef, dont le conseil exécutif avait rendez-vous lundi après-midi pour une réunion décisive à la veille d'une ultime séance de discussions entre patronat et syndicats. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

par Emmanuel Jarry PARIS (Reuters) - Le sort des négociations sur l'assurance chômage (Unedic) est entre les mains du Medef, dont le conseil exécutif avait rendez-vous lundi après-midi pour une réunion décisive à la veille d'une ultime séance de discussions entre patronat et syndicats. Ces discussions butent sur le traitement des contrats de travail de moins d'un mois, dont les syndicats font un préalable et sur lequel ont échoué en juin les précédentes négociations. Le patronat, hostile à une mesure générale de type bonus-malus, propose dans le projet d'accord qu'il a mis sur la table début mars d'"inciter" les secteurs économiques concernés à ouvrir des négociations pour mettre en place des dispositifs permettant de "modérer l'utilisation des contrats très courts (...) lorsque cela est possible". Une proposition jusqu'ici jugée insuffisante par les cinq centrales syndicales gestionnaires de l'Unedic avec le Medef, la CPME (ex-CGPME) et l'U2P (ex-UPA). Jeudi dernier, le négociateur du Medef, Alexandre Saubot, s'est dit prêt à revoir la rédaction de cet article, tout en en gardant l'"esprit", et a promis "une mesure complémentaire pour crédibiliser le dispositif". "On a quelque chose qui est à peu près calé, un chemin possible", a déclaré lundi à Reuters un responsable patronal après un week-end d'échanges informels. "On va chercher à donner un gage aux organisations syndicales sur la fiabilité de l'invitation, que nous allons faire aux secteurs concernés par les contrats de moins d'un mois, à engager des négociations pour trouver des solutions économiques et sociales à cette situation", a-t-il ajouté. GATTAZ "PAS COMPLÈTEMENT CONFIANT" Il n'a pas précisé la nature de ce gage. Mais des négociateurs syndicaux évoquaient dès jeudi une hausse générale minime des cotisations patronales, compensée par une baisse de celles versées par les entreprises à l'Assurance garantie des salaires (AGS), qui prend en charge les salaires et indemnités de licenciement des sociétés défaillantes. Le Figaro avance dans son édition de lundi le chiffre de 0,05 point pour cette augmentation de la cotisation patronale. Une piste qui paraît cependant en contradiction avec les "lignes rouges" réitérées lundi par le président du Medef, Pierre Gattaz, sur le site internet Boursorama. "Il n'y aura pas d'augmentation du coût du travail, ça c'est sûr", a-t-il dit quelques heures avant la réunion du conseil exécutif. "On va mettre quatre ou cinq options sur la table cet après-midi, on en choisira une pour tenter une négociation." "Je ne suis pas complètement confiant, je reste optimiste. Mais aujourd'hui, je peux vous dire que ce sont des débats importants au sein du Medef", a-t-il ajouté. Les partenaires sociaux sont sous la pression de l'élection présidentielle, alors que plusieurs candidats, Emmanuel Macron et François Fillon en tête, ne cachent pas leur intention de remettre en cause le mode de fonctionnement et de gestion de l'assurance chômage, quitte à en confier le pilotage à l'Etat. "Aujourd'hui, la suite est dans les mains du Medef (...). J'ai compris que la présidence du Medef était acquise à l'issue possible de cette négociation. Mais maintenant c'est le conseil exécutif qu'il s'agit d'emmener", dit une source patronale. (Edité par Sophie Louet)