Trump menace de bloquer le budget et de provoquer un "shutdown"

Les sénateurs américains ont adopté à leur tour dans la nuit de jeudi à vendredi une proposition de loi de financement débloquant 1.300 milliards de dollars qui va éviter un nouveau "shutdown" aux Etats-Unis. /Photo d'archives/REUTERS/Leah Millis

WASHINGTON (Reuters) - Le président américain Donald Trump a menacé vendredi d'opposer son veto à une proposition de loi de financement adoptée par le Congrès en raison de dispositions qu'il conteste sur l'immigration.

Cette décision, qui constitue une surprise, pourrait aboutir en fin de journée à un nouveau "shutdown", ou fermeture partielle d'agences et de programmes fédéraux avec mise au chômage technique sans salaire de leurs employés.

La Maison blanche avait annoncé jeudi que le président signerait ce texte, même s'il ne répondait pas à toutes ses attente.

La proposition de loi, fruit d'un compromis entre les chefs de file républicains et démocrates du Congrès, prévoit le déblocage de 1.300 milliards de dollars et doit assurer le fonctionnement du gouvernement fédéral jusqu'au 30 septembre.

Elle a été adoptée par le Sénat dans la nuit de jeudi à vendredi, après la Chambre des représentants jeudi après-midi.

Quatre-vingt dix représentants républicains ont toutefois refusé de voter ce texte.

Dans un post sur Twitter, Donald Trump regrette que le texte adopté ne prévoit pas de financer totalement son projet de mur à la frontière mexicaine et ne règle pas le problème des "Dreamers", les enfants d'immigrés arrivés illégalement aux Etats-Unis.

Ces derniers étaient protégés sous l'administration de Barack Obama grâce au programme Daca (Deferred Action for Childhood Arrivals) qui empêchait leur expulsion.

Donald Trump a proclamé en septembre l'abrogation de ce programme - abrogation toutefois bloquée par la justice -, en exhortant les parlementaires à trouver une solution pour régler le statut des 800.000 personnes qui en avaient bénéficié.

"J'envisage un VETO sur l'Omnibus Spending Bill étant donné que les plus de 800.000 bénéficiaires du programme Daca sont totalement abandonnés par les démocrates (même pas mentionnés dans le projet de loi) et que le MUR FRONTALIER, qui est absolument indispensable à notre défense nationale, n'est pas totalement financé", écrit le président américain.

Dans la seconde quinzaine de janvier puis début février, les Etats-Unis ont déjà vécu deux brefs épisodes de "shutdown".

(Richard Cowan, avec Amanda Becker et Susan Heavey; Gilles Trequesser, Henri-Pierre André et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)