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Le Rwanda s'inquiète de la situation au Burundi voisin

Manifestation à Bujumbura, la capitale du Burundi. Le Rwanda s'est dit inquiet, mardi, face aux violences qui secouent le Burundi voisin, où l'opposition proteste depuis deux semaines contre la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat. /Photo prise le 4 mai 2015/REUTERS/Jean Pierre Aime Harerimana

KIGALI (Reuters) - Le Rwanda s'est dit inquiet, mardi, face aux violences qui secouent le Burundi voisin, où l'opposition proteste depuis deux semaines contre la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat. Les premières manifestations ont eu lieu au lendemain de l'annonce de cette décision, le 26 avril, à deux mois du scrutin du 26 juin, plongeant le Burundi dans sa plus grave crise politique depuis la fin de la guerre civile entre Hutus (majoritaires) et Tutsis (minoritaires) il y a dix ans. Des organisations représentant la société civile ont dénombré au moins 12 morts dans les heurts entre policiers et opposants. La police fait état de six morts, dont trois membres des forces de sécurité. Craignant des violences, 24.000 Burundais ont fui au Rwanda, pays à la composition ethnique similaire et théâtre du génocide de 1994 contre les Tutsis et Hutus modérés. Sept mille autres se sont réfugiés en République démocratique du Congo, selon le Haut commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR). "Tout en respectant la souveraineté du Burundi dans la gestion de ses affaires intérieures, le Rwanda considère la sécurité d'une population innocente comme une responsabilité régionale et internationale", a déclaré la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, dans un communiqué. "Nous appelons les dirigeants du Burundi à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour ramener le calme dans le pays." Lundi, lors d'un déplacement au Kenya, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a estimé que la décision de Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat était contraire à la Constitution burundaise. L'ancien chef rebelle qualifie d'"insurrectionnel" l'actuel mouvement de contestation et justifie sa décision en soulignant qu'il n'avait pas été élu au suffrage universel direct, mais par le Parlement, lors de son accession à la présidence en 2005. (Clement Uwiringiyimana, Jean-Stéphane Brosse pour le service français)