La vente en libre-service du Roundup interdite début 2016

BONNEUIL-SUR-MARNE, Val-de-Marne (Reuters) - La vente en libre service de certains herbicides et pesticides, dont le "Roundup", désherbant phare de la multinationale Monsanto, sera interdite dès le 1er janvier 2016, a déclaré mardi Ségolène Royal. En visite dans une jardinerie du Val-de-Marne, la ministre de l'Ecologie a symboliquement retiré des rayons plusieurs exemplaires de ce produit ainsi que d'autres contenant du glyphosate, substance classée en mars dernier au nombre des "cancérogènes probables" par l'Organisation mondiale de la santé. "L'interdiction de mise en vente libre du Roundup (...) sera votée dans la loi de transition énergétique, (et elle) sera interdite au 1er janvier 2016", a dit Ségolène Royal à la presse. "Les distributeurs qui vont anticiper cette interdiction, c'est-à-dire qui vont retirer de leurs rayons ces pesticides pour protéger la santé des consommateurs, seront aidés", a-t-elle ajouté. L'interdiction visera tous les herbicides et pesticides contenant du glyphosate et destinés aux jardiniers amateurs, précise-t-on au ministère de l'Ecologie. L'interdiction de la vente en libre service des pesticides est déjà prévue dans le cadre du projet de plan Ecophyto II, actuellement en consultation publique, mais à l'horizon du 1er janvier 2018. Ségolène Royal a donc anticipé cette mesure, en se concentrant sur le glyphosate, et avec une nuance : l'ajout, au moment de la vente, d'un conseil obligatoire par un professionnel, qui devra présenter les risques liés au produit ainsi que les alternatives, précise-t-on au ministère. Du côté de Monsanto, on se dit "abasourdi". "Il s'agit de stigmatiser les produits phytosanitaires en général et le glyphosate en particulier", estime Yann Fichet, directeur des affaires institutionnelles de Monsanto. "Madame Royal a choisi de faire cavalier seul", a-t-il ajouté, dénonçant une "opération de communication." Monsanto assure que le "Roundup" ne présente "pas de risque particulier pour l'utilisateur" et rappelle que le glyphosate est en cours de réhomologation au niveau européen. "Le statut réglementaire du produit est parfaitement clair et à ce jour absolument aucune nouvelle donnée scientifique récente ne permet de remettre en cause son autorisation ou ses conditions de commercialisation", juge la compagnie. (Charles Platiau, avec Chine Labbé à Paris, édité par Yves Clarisse)