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La Ligue arabe réitère son soutien à une solution à deux Etats

par Ali Sawafta et Suleiman Al-Khalidi MER MORTE, Jordanie (Reuters) - Les participants au 28e sommet de la Ligue arabe, réunis en Jordanie au bord de la mer Morte, ont réaffirmé mercredi leur soutien à une solution à deux Etats, base selon eux pour régler le conflit proche-oriental. L'hôte du sommet, le roi Abdallah de Jordanie, a insisté sur le fait que la création d'un Etat palestinien aux côtés d'Israël demeurait selon lui la pierre angulaire de tout accord de paix régional. "Israël continue d'agrandir les colonies de peuplement et de saboter les chances de paix (...). Il n'y a ni paix ni stabilité dans la région sans une solution juste et globale à la cause palestinienne, par le biais d'une solution à deux Etats", a dit le roi. Le site du sommet de mercredi n'était situé qu'à quelques kilomètres de la Cisjordanie occupée, et des implantations juives étaient visibles à l'oeil nu. Lors d'une conférence de presse à la Maison blanche, avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à ses côtés, Donald Trump a laissé entendre en février qu'il n'était pas hostile à une solution à un seul Etat. Il a dit par la suite dans une interview à Reuters qu'il aimait le concept d'une solution à deux Etats mais n'est pas allé jusqu'à réaffirmer l'engagement de Washington en faveur d'un futur Etat palestinien, disant qu'il se "satisfera de tout ce qui rendra les deux parties heureuses". Les dirigeants présents au sommet de la mer Morte n'ont pas fait publiquement allusion à Trump et à ses déclarations ambiguës, mais ont tenu à souligner qu'ils continuaient de soutenir un Etat palestinien indépendant, tout en critiquant la poursuite des constructions de logements dans les colonies juives. GUTERRES DÉFEND LA SOLUTION À DEUX ETATS Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est, annexé à Israël, la capitale de leur futur Etat, qui engloberait la Cisjordanie, occupée depuis 1967 par l'armée israélienne, et la bande de Gaza. Le roi Abdallah, dont la dynastie est la gardienne des sanctuaires de l'islam à Jérusalem, a déclaré que toute décision "unilatérale" d'Israël pour modifier le "statu quo" sur le Dôme du Rocher et à la mosquée Al Aksa aurait des conséquences "catastrophiques" sur la région, en provoquant la colère du monde musulman. Ces deux sites forment le troisième lieu saint de l'islam, après La Mecque et Médine. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s'en est pris mercredi dans un discours aux choix défendus par Israël. "Depuis 2009, le gouvernement israélien s'emploie à saboter la solution à deux Etats, en accélérant le rythme de construction des colonies et de la confiscation de terres", a dit le président palestinien devant les dirigeants du monde arabe. L'émissaire de Donald Trump au Proche-Orient, Jason Greenblatt, a rencontré Mahmoud Abbas avant le sommet, l'invitant à se rendre en visite à Washington. Il s'agissait de leur deuxième rencontre en 15 jours. Quant au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, il a lui aussi repris à son compte la solution à deux Etats, déclarant aux participants du sommet que c'était là "la seule voie pour garantir qu'Israéliens et Palestiniens puissent réaliser leurs aspirations nationales et vivre en paix, dans la sécurité et la dignité". (Eric Faye pour le service français)