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Le retour annoncé par Hollande accueilli avec perplexité

"Je vais revenir" : ces trois mots prononcés par François Hollande le week-end dernier en Corrèze ont été accueillis avec un scepticisme mêlé d'ironie mercredi dans les couloirs de l'Assemblée nationale. /Photo d'archives/REUTERS/Gonzalo Fuentes

PARIS (Reuters) - "Je vais revenir" : ces trois mots prononcés par François Hollande le week-end dernier en Corrèze ont été accueillis avec un scepticisme mêlé d'ironie mercredi dans les couloirs de l'Assemblée nationale.

L'ancien président socialiste, qui ne s'est pas retiré de la vie politique, multiplie les commentaires, parfois captés par les médias, à la faveur de la promotion de son livre "Les leçons du pouvoir", objet de plus de 80 séances de dédicace depuis avril dernier dans toute la France.

Un extrait d'une rencontre au salon du livre de Brive-la-Gaillarde diffusé dans l'émission de TMC Quotidien montre l'ancien président conversant avec une dame qui lui demande s'il s'est "retiré de la vie politique intégralement". "Non. Je vais revenir", répond-il après avoir jeté un oeil à la caméra placée tout près.

Pour l'ancien ministre socialiste redevenu député Guillaume Garot, ce commentaire de l'ex-chef de l'Etat "n'est pas une surprise" puisqu'"il n'est jamais parti".

"La vie politique est longue et pleine de péripéties. On sent bien qu'il n'a jamais voulu renoncer à jouer un rôle", a-t-il dit à Reuters tandis que son collègue Boris Vallaud, ancien conseiller de François Hollande à l'Elysée, se refusait à tout commentaire.

L'élu La République en marche Jean-Baptiste Djebbari y voit pour sa part "une forme d'addiction politique qui ne manque pas de truculence".

"J'observe que pour revenir, il faut une demande des citoyens, des Français. On verra s'il y a une demande ou pas pour François Hollande : la démocratie sera juge", a-t-il ajouté dans un sourire.

Plus sévères, droite et extrême gauche rappellent le renoncement de François Hollande à briguer un deuxième mandat, au terme d'un quinquennat jugé très négatif.

"Il nous a légué Macron, on subit Macron par sa faute. Le bilan a été suffisamment catastrophique", estime le député La France insoumise (LFI) Eric Coquerel. "Après, c'est les affaires du PS, s'il veut continuer à couler..."

Reprenant une formule du chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon, le député Les Républicains Philippe Gosselin affirme pour sa part ne pas chercher "à infliger un tacle au chef du pédalo du quinquennat précédent, mais s'il avait été en mesure de se représenter, il l'aurait fait".

"Il peut nous envoyer des cartes postales, je ne suis pas sûr qu'il y ait une envie, sauf peut-être chez des militants socialistes qui ont la nostalgie d'une certaine époque."

Pour son collègue LR Daniel Fasquelle "François Hollande n'a rien compris aux Français", qui "l'ont rejeté et n'ont aucune envie de le voir reprendre la tête du pays".

"Sa politique a été un échec retentissant et il devrait accepter de tourner cette page et de passer à autre chose."

Selon le dernier tableau de bord Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud-Radio, la cote de popularité de François Hollande est de 36%, loin derrière celle de son ancienne compagne Ségolène Royal (47%) mais devant Jean-Luc Mélenchon, à 32% de "bonnes opinions.

(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)