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Le remaniement gouvernemental encore repoussé

Le remaniement gouvernemental provoqué par la démission du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb il y a près de deux semaines n'aura pas lieu ce lundi en raison des inondations dans l'Aude. /Photo prise le 15 septembre 2018/REUTERS/Gonzalo Fuentes

PARIS (Reuters) - Le remaniement gouvernemental provoqué par la démission du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb il y a près de deux semaines n'aura pas lieu ce lundi en raison des inondations qui ont fait 13 morts dans l'Aude, où Emmanuel Macron se rendra "dès que possible", a fait savoir l'Elysée.

La présidence n'a pas souhaité préciser si la nouvelle équipe gouvernementale, qui doit permettre de lancer l'acte II du quinquennat du chef de l'Etat, serait dévoilée avant le prochain conseil des ministres, prévu mercredi.

Selon une source proche d'Emmanuel Macron, la priorité de l'exécutif est d'être "au chevet" des familles des victimes des intempéries. Le Premier ministre Edouard Philippe, qui assure l'intérim place Beauvau depuis le départ soudain de Gérard Collomb, est attendu sur place dans l'après-midi. Emmanuel Macron s'y rendra lui "dès que possible", selon l'Elysée.

L'annonce de la nouvelle équipe était présentée comme imminente depuis le retour d'Emmanuel Macron d'Arménie vendredi soir. "C'est pour bientôt, je pense que dans les 24 heures, il y en aura un, oui bien sûr", avait dit dans la matinée le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer sur Europe 1.

Ce remaniement - le quatrième depuis l'accession au pouvoir du chef de l'Etat - doit permettre de donner un nouvel élan au couple exécutif, malmené dans les sondages, après un été et une rentrée mouvementés.

Interrompues, officiellement du moins, en fin de semaine passée lors de la visite du chef de l'Etat à Erevan pour le sommet de la francophonie, les discussions sur le profil des potentiels entrants se sont poursuivies tout le week-end entre Emmanuel Macron et Edouard Philippe.

Près de deux semaines après le départ de Gérard Collomb, les rumeurs continuent d'aller bon train sur les noms des potentiels entrants et sortants - sans jamais être confirmés par l'exécutif.

"ÉCROULEMENT"

Seule certitude, il "y aura des entrants, des sortants, et des gens qui vont peut-être changer de job à l'intérieur" du gouvernement, avait fait savoir un conseiller de l'Elysée la semaine dernière. Il est par ailleurs "possible que des portefeuilles changent de périmètre, qu'il y ait des redécoupages à l'intérieur même des portefeuilles".

Selon Le Parisien, sept noms ont été transmis à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) afin de vérifier le statut fiscal de potentiels nouveaux ministres.

Face aux critiques de l'opposition, qui voit dans le temps pris par l'exécutif un signe de "fébrilité" et une illustration du manque de "vivier politique" d'Emmanuel Macron, le chef de l'Etat est sorti de son silence vendredi pour souligner que "les choses avanç[aient]".

"Je fais les choses dans le bon ordre", a-t-il dit sur France 24 et RFI. "Je fais les choses dans le calme, je le fais d'abord dans le respect des personnes, j'essaie de faire les choses de manière professionnelle."

Réagissant lundi après-midi à la décision de l'exécutif de repousser l'annonce du remaniement, le chef de file de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon s'en est pris à Emmanuel Macron.

"Ce n'est plus un remaniement ministériel, c'est un écroulement : celui de l'autorité du président", a-t-il estimé sur Twitter.

(Marine Pennetier et Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)