Le rebond se poursuit en Europe, l'euro et l'énergie en soutien

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont prolongé mardi leur rebond à la faveur de l'apaisement des tensions commerciales, d'un repli de l'euro et de la progression des valeurs de l'énergie dans le sillage de la hausse des cours du pétrole.

À Paris, le CAC 40 a gagné 0,67% à 5.434,36points. Le Footsie britannique a pris 0,05% et le Dax allemand a progressé de 0,53%.

L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,37%, le FTSEurofirst 300 de 0,44% et le Stoxx 600 de 0,43%.

"Les investisseurs restent à l'achat en l'absence de nouveau développement sur le front des querelles commerciales", commente l'analyste David Madden (CMC Markets). "Ils profitent de cette période où l'actualité est relativement calme".

Le regain d'appétit pour les actifs risqués s'est accompagné de la poursuite de la hausse des rendements obligataires, celui du Bund allemand à 10 ans remontant autour de 0,32%, et d'un recul de la volatilité. L'indice mesurant la volatilité implicite de l'EuroStoxx 50 a ainsi baissé de 7,7%.

Sur le marché des changes, le dollar reprend des couleurs après une séquence de baisse depuis la fin juin liée à des prises de bénéfices. Le billet vert avait atteint le 21 juin un plus haut de près d'un an face à un panier de devises de référence.

L'euro revient ainsi à 1,173 dollar, contre un pic à 1,179 lundi. La monnaie unique n'a été guère soutenue par la publication d'un indice ZEW au plus bas depuis près de six ans, le moral des investisseurs allemands s'étant dégradé avec la montée des tensions commerciales.

La livre sterling résiste de son côté en dépit des incertitudes politiques au Royaume-Uni, où les négociations entourant les modalités du Brexit continuent de créer des remous au sein du gouvernement de Theresa May.

AIRBUS EN TÊTE DU CAC

Aux valeurs en Europe, la plus forte hausse sectorielle du jour revient à l'énergie, dont l'indice Stoxx a pris 1,38% avec la hausse des cours du brut.

Le baril de Brent a repassé 79 dollars et le brut léger américain (WTI) 74 dollars, soutenus par la baisse attendue de la production en Norvège, où devait débuter ce mardi un mouvement de grève dans le secteur.

A la baisse, les services aux collectivités (-0,44%) et les télécoms (-0,49%), des secteurs structurellement gourmands en capital, ont souffert à nouveau de la remontée des rendements obligataires.

Lanterne rouge du Stoxx 600, la société britannique de courtage TP Icap a chuté de 35,91% après avoir lancé un avertissement sur ses résultats et annoncé le départ de son directeur général.

Toujours à Londres, le spécialiste britannique de la distribution en ligne Ocado a gagné 9,05%, la plus forte hausse du Stoxx 600, après avoir d'abord chuté de plus de 7% à l'annonce de résultats semestriels en baisse. Le groupe a annoncé une hausse de ses investissements destinée à "créer de la valeur future", un message bien reçu par le marché.

A Paris, Airbus (+3,96%) a signé la meilleure performance du CAC 40, soutenu par la faiblesse de l'euro et l'avis favorable des analystes de Bank of America-Merrill Lynch (BAML).

A l'heure de la clôture en Europe, la Bourse de New York poursuit elle aussi son rebond, portée également par l'énergie et par un regain d'appétit pour les actions en amont de la saison des publications de résultats trimestriels.

L'indice Dow Jones gagne 0,58% et s'achemine vers une troisième séance consécutive de hausse.

Wall Street a connu lundi sa meilleure séance en plus d'un mois, tirée notamment par le secteur financier en prélude aux publications de résultats des banques américaines JPMorgan Chase, Citigroup et Wells Fargo qui donneront vendredi le véritable coup d'envoi du bal des publications des comptes du deuxième trimestre.

Le tout premier à publier est toutefois Pepsico qui a fait état mardi de résultats trimestriels légèrement supérieurs aux attentes et a confirmé ses prévisions pour l'ensemble de cette année. L'action monte de 3,19%.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)