L'Oréal, plombé au Brésil, promet une accélération au S2

par Pascale Denis

PARIS (Reuters) - L'Oréal a vu ses résultats semestriels dopés par des effets de change positifs, mais marqués par un fort ralentissement de sa croissance au Brésil, où la crise semble devoir durer, ainsi qu'en Asie.

Le numéro un mondial des cosmétiques a signé une croissance organique de 3,8% sur le semestre, dont une progression limitée à 3,6% au deuxième trimestre, au lieu des 4% attendus par les analystes.

Il dit toutefois anticiper une accélération dans la deuxième partie de l'année grâce à ses lancements de produits, au e-commerce et au déploiement des marques récemment acquises, comme Urban Decay ou NYX.

Le groupe a surtout marqué le pas au Brésil, où la crise économique et un relèvement de taxe pèsent sur les dépenses de consommation. Sa croissance organique est ainsi tombée à 1,5% en Amérique latine.

"La mauvaise surprise de l'année vient du Brésil, et elle est là pour durer, car la crise est structurelle", observe le PDG, Jean-Paul Agon, dans un entretien au quotidien Le Figaro.

Mais la dynamique a également ralenti en Asie-Pacifique (+4,1%), où la division de produits grand public souffre, en Chine, de la concurrence des marques locales et d'une reconfiguration rapide des réseaux de distribution au profit du e-commerce et des "cosmetic stores".

A l'inverse, L'Oréal a accéléré le pas en Europe de l'Ouest (+2,6% après +1,3%) et a fait légèrement mieux aux Etats-Unis (+2,9% après +2,4%).

Surveillée à la loupe, la division de produits grand public (L'Oréal Paris, Garnier, Maybelline), dont les contre-performances aux Etats-Unis et en Chine ont plombé la croissance du groupe l'an dernier, fait mieux, hors Brésil (+2,9%) grâce au maquillage.

La croissance a ralenti aussi dans les produits de luxe (Lancôme, Saint Laurent, Armani ou Kiehl's) qui ont signé une progression de 5,8% (après +7,5%), comme dans la cosmétique "active" (Vichy, La Roche Posay) où la hausse a été de 6,5% (après +7,6%).

Le résultat opérationnel, dopé par les effets positifs de la baisse de l'euro a grimpé de 14,5% à 2,32 milliards d'euros, en ligne avec les attentes, tandis que la marge opérationnelle recule de 10 points de base à 18,1% du fait d'une hausse des frais administratifs et commerciaux dans le digital.

Le groupe commentera ses résultats vendredi lors d'une conférence téléphonique prévue à 9h00.

(Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot)