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Le président iranien préconise plus de liberté pour la presse

Le président iranien, Hassan Rohani, s'est déclaré dimanche partisan d'une plus grande transparence des règles s'appliquant aux médias, manifestement pour protéger les journalistes des foudres des Gardiens de la Révolution, viscéralement hostiles aux influences occidentales. /Photo prise le 29 sepotembre 2015/REUTERS/Raheb Homavandi

DUBAI (Reuters) - Le président iranien, Hassan Rohani, s'est déclaré dimanche partisan d'une plus grande transparence des règles s'appliquant aux médias, manifestement pour protéger les journalistes des foudres des Gardiens de la Révolution, viscéralement hostiles aux influences occidentales. Hassan Rohani est un modéré et pragmatique soucieux d'améliorer les relations de l'Iran avec le monde occidental, et il a soutenu très tôt la conclusion d'un accord, intervenu en juillet, sur le programme nucléaire de Téhéran, qui prévoit une levée progressive des sanctions internationales. Mais le dernier mot, en matière de pouvoir, revient à l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution, qui contrôle à la fois le corps des Gardiens de la Révolution et l'appareil judiciaire. Alors même que l'Iran en est à mettre en oeuvre l'accord international sur le nucléaire, les Gardiens de la Révolution ont arrêté plusieurs journalistes ainsi que des artistes ou encore des citoyens américains, pour propagande et espionnage. "La transparence des réglementations empêchera certains d'extraire un mot ou une phrase dans une publication et de mettre en péril la liberté (des journalistes)", a déclaré le président iranien, dont les propos illustrent ses divergences avec les durs du régime. Evoquant des médias des Etats-Unis et de Grande-Bretagne, deux pays suspects aux yeux des conservateurs du régime, le président juge honteux qu'aucune publication iranienne n'ait tenu aussi longtemps que le New York Times ou le Times. Fermer un journal doit être le dernier recours, "comme l'exécution est toujours le dernier châtiment", a-t-il dit lors de la cérémonie d'ouverture d'une exposition sur la presse à Téhéran. Or, "en lisant les titres, vous savez qui sera arrêté le lendemain", a-t-il dit. Les détracteurs des récentes arrestations estiment qu'elles ont tout l'air d'être arbitraires, avec des accusations vagues. Si certains organes de presse sont régulièrement visés, Hassan Rohani déclare que d'autres bénéficient de leurs relations étroites avec les services de sécurité. En juin, le président avait demandé à l'appareil judiciaire de faire preuve de plus de transparence dans le traitement des délits touchant à la politique et la sûreté. (Bozorgmehr Sharafedin, Eric Faye pour le service français)