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Le procès de Georges Tron renvoyé après une audience agitée

Le procès de Georges Tron, qui comparaissait devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis pour viol et agression sexuelle en réunion, a été renvoyé vendredi à une date ultérieure, a-t-on appris auprès de plusieurs avocats, après une audience mouvementée rythmée par de nombreux incidents. /Photo d'archives/REUTERS/Gonzalo Fuentes

PARIS (Reuters) - Le procès de Georges Tron, qui comparaissait devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis pour viol et agression sexuelle en réunion, a été renvoyé vendredi à une date ultérieure, a-t-on appris auprès de plusieurs avocats, après une audience mouvementée rythmée par de nombreux incidents.

La défense de l'ancien secrétaire d'Etat, assurée notamment par Eric Dupond-Moretti, avait demandé dans la journée un report, qui avait alors été refusé.

Dans la soirée, le président de la cour d'assises a justifié le renvoi par l'impossibilité de tenir les délais prévus pour ce procès, qui s'était ouvert mardi et devait en théorie s'achever le 22 décembre.

Mais, selon l'avocat d'une plaignante joint par Reuters, il s'agit là d'une raison "officielle". L'ajournement des débats s'explique en réalité par la "stratégie terroriste" élaborée par la défense, a-t-il ajouté sous le sceau de l'anonymat.

"Cette audience n'a été initialement que le procès des plaignantes et la dernière journée a été celle de la victimisation de Georges Tron et de son conseil", a déploré un autre avocat de plaignante, Vincent Ollivier, devant des journalistes.

Pour Eric Dupond-Moretti, le renvoi du procès était "inéluctable" et, a-t-il ajouté devant la presse, "je le pense depuis le début, avant même son ouverture".

"Ce procès se déroule par ailleurs dans des conditions qui sont absolument exceptionnelles et qui sont totalement délétères", a-t-il encore déclaré.

Pour justifier leur demande, les avocats de l'ex-député avaient invoqué deux raisons principales : la diffusion sur France 2 d'un reportage consacré à l'affaire et la teneur de messages publiés sur Twitter critiquant le déroulement des interrogatoires, à même selon eux de parasiter l'audience.

Le maire de Draveil (Essonne) comparaissait avec son ex-adjointe à la culture Brigitte Gruel, poursuivie pour les mêmes chefs, mais également de complicité de viol en réunion.

L'un et l'autre rejettent les accusations des deux plaignantes, deux anciennes employées municipales.

Ils encourent une peine de 20 ans de réclusion criminelle.

Eva Loubrieu et Virginie Faux, embauchées à la mairie de Draveil en 2007 et 2008, ont raconté aux enquêteurs comment, sous prétexte de massage thérapeutique des pieds, l'élu et son adjointe se sont adonnés à des séances d'attouchements et de jeux sexuels.

Elles ont également décrit l'emprise et les pressions exercées selon elles par Georges Tron et Brigitte Gruel, d'abord pour les contraindre à ces jeux, puis au silence.

(Emmanuel Jarry, avec Simon Carraud, édité par Danielle Rouquié)