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Le Premier ministre serbe fleurit le cimetière de Srebrenica

Le Premier ministre serbe, Aleksandar Vucic, a fleuri mercredi le cimetière de Srebrenica où sont inhumés des milliers de musulmans de Bosnie massacrés en 1995 par les forces serbes de Bosnie soutenues par Belgrade. /Photo prise le 11 novembre 2015/REUTERS/Dado Ruvic

par Maja Zuvela SREBRENICA, Bosnie (Reuters) - Le Premier ministre serbe, Aleksandar Vucic, a fleuri mercredi le cimetière de Srebrenica où sont inhumés des milliers de musulmans de Bosnie massacrés en 1995 par les forces serbes de Bosnie soutenues par Belgrade. Cette cérémonie a été organisée près de quatre mois après que le chef du gouvernement serbe eut été chassé du site par une foule de manifestants lors de la commémoration du 20e anniversaire du massacre. Accompagné de dirigeants bosniens et accueilli par des survivants du massacre, Aleksandar Vucic, qui défendait des positions ultranationalistes à l'époque du conflit, a déposé des fleurs sous l'étroite surveillance des services de sécurité. Le massacre de Srebrenica est le plus sanglant commis en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Abandonnés vers la fin de la guerre de Bosnie (1992-1995) par les casques bleus de l'Onu qui devaient les protéger, 8.000 musulmans de sexe masculin, hommes et garçons, ont été exécutés par les forces serbes de Bosnie en cinq jours au mois de juillet 1995. Leurs corps ont été jetés dans des fosses communes puis exhumés quelques mois plus tard et éparpillés dans des tombes plus petites dans le but de camoufler ces crimes. Aleksandar Vucic a dit venir pour soutenir le développement de la ville, située à proximité de la frontière bosno-serbe et améliorer les relations entre Sarajevo et Belgrade. "Je veux que Srebrenica soit le pont de notre coopération", a-t-il déclaré. "Personne ne peut rendre les frères à leurs soeurs, les fils à leur mère, mais nous pouvons construire un avenir différent et meilleur". Srebrenica fait partie de la République serbe de Bosnie, l'une des deux régions autonomes qui composent la Bosnie-Herzégovine avec la Fédération de Bosnie-Herzégovine bosno-croate. Les Bosniaques, qui représentaient 75% de la population de la ville avant la guerre de 1992-1995, ne sont plus qu'un tiers à la peupler et la moitié de ses habitants sont au chômage. Aleksandar Vucic a annoncé que le gouvernement serbe allait consacrer 10 millions de marks bosniens (5,1 millions d'euros) au développement de la ville. "Tous les habitants de la ville, qu'ils soient Bosniaques ou Serbes, pourront compter sur davantage d'emplois et aspirer à une vie meilleure", a-t-il dit. "Nous voulons passer les 100 prochaines années en paix. C'est notre petite contribution à notre avenir commun." (Maja Zuvela, Nicolas Delame pour le service français)