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Al Djazira se battra contre la fermeture de son bureau en Israël

Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi son intention d'expulser le personnel la chaîne de télévision qatarie Al Djazira, qu'il accuse d'attiser les tensions autour des lieux de saints de Jérusalem. /Photo prise le 8 juin 2017/REUTERS/Naseem Zeitoon

JERUSALEM/DOHA (Reuters) - La chaîne de télévision qatarie Al Djazira a averti jeudi qu'elle se défendrait en justice si le gouvernement israélien devait mettre à exécution sa menace de fermer son bureau de Jérusalem. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé son intention d'expulser le personnel de la chaîne, qu'il a accusée d'attiser les tensions autour des lieux saints de Jérusalem, théâtre de violents affrontements ces derniers jours. Dans un communiqué diffusé de Doha, Al Djazira a souligné qu'elle prendrait "toutes les mesures légales nécessaires (si Israël) met sa menace à exécution". La chaîne a également estimé que l'Etat hébreu s'alignait avec les quatre Etats arabes - Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Bahreïn, Egypte - qui ont rompu début juin leurs liens diplomatiques et commerciaux avec le Qatar et réclament eux aussi la fermeture du réseau de télévision panarabe. Les quatre pays accusent l'émirat de soutenir le terrorisme, ce que ce dernier dément. Benjamin Netanyahu, qui dénonce périodiquement l'influence de l'Iran chiite au Proche-Orient, souhaite qu'Israël coopère davantage contre Téhéran avec des puissances sunnites comme l'Arabie saoudite. Sur sa page Facebook, Benjamin Netanyahu a accusé mercredi Al Djazira d'"incitation à la violence autour du mont du Temple", que les musulmans nomment l'esplanade des Mosquées. "J'ai demandé à plusieurs reprises aux forces de l'ordre de fermer les locaux d'Al Djazira à Jérusalem. Si ça n'est pas possible pour des raisons d'interprétation de la loi, je ferai le nécessaire pour qu'une loi permettant d'expulser Al Djazira d'Israël soit adoptée", a-t-il ajouté. Des heurts ont éclaté la semaine dernière dans la vieille ville de Jérusalem après l'installation de détecteurs de métaux, puis de caméras et de barrières métalliques pour les musulmans aux entrées de l'esplanade des Mosquées, après la mort de deux policiers israéliens tués par des Arabes israéliens le 14 juillet. Ces mesures ont finalement été levées jeudi par les autorités israéliennes. (Ori Lewis et Aziz El Yaakoubi, Jean-Philippe Lefief pour le service français)