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Le Premier ministre grec parle de "compromis honorable"

Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a défendu vendredi devant les députés le dernier accord en date sur un plan d'aide conclu avec l'Eurogroupe parlant "de compromis honorable". /Photo prise le 24 février 2017/REUTERS/Alkis Konstantinidis

par Renee Maltezou ATHENES (Reuters) - Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a défendu vendredi devant les députés le dernier accord en date sur un plan d'aide conclu avec l'Eurogroupe parlant "de compromis honorable". Une page est tournée dans les relations entre la Grèce et ses bailleurs de fonds, a-t-il estimé, car ils ont, selon lui, accepté après sept ans de cesser l'application de "perpétuelles politiques d'austérité" dans le pays. "Je pense qu'il y a eu volte-face de tous les côtés (...) notamment sur comment aller au-delà de l'austérité et se concentrer désormais sur les changements dans la politique que la Grèce doit adopter", a-t-il dit aux parlementaires. Le chef du gouvernement grec a salué la décision de l'Eurogroupe, lundi dernier, de charger une équipe d'experts de négocier de nouvelles réformes permettant le déblocage de nouveaux prêts à taux très bas. Leur évaluation devrait être achevée le 20 mars, a-t-il dit à propos de l'accord conclu entre la Grèce et ses bailleurs de fonds pour négocier des réformes touchant aux retraites, à l'impôt sur le revenu et au marché du travail. "Nous allons en finir avec les plans d'aide (...), nous allons en finir avec la supervision et nous allons faire sortir le pays de la crise", a-t-il assuré aux parlementaires. Pour ce faire, il convient parfois d'accepter des compromis. "Si vous me demandez mon avis, à savoir si j'accepte qu'il faille changer le contenu de notre politique, je vous dirais que non", a-t-il expliqué. "Mais dans toutes les négociations, s'il est évident qu'on peut obtenir des gains, il faut aussi faire des concessions". "Aujourd'hui, je suis absolument convaincu que nous avons abouti à un compromis honorable". COUP D'ACCÉLÉRATEUR FINAL Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission européenne, a estimé que la Grèce et ses bailleurs de fonds internationaux pouvaient boucler la procédure d'évaluation d'ici au 20 mars. "Du point de vue de la Commission européenne, nous pensons qu'un accord est à portée de main (...) Je pense qu'il est très important de préserver le programme (de renflouement) et que nous ne laissions pas la Grèce glisser à nouveau dans l'instabilité financière", a-t-il dit à Lisbonne. "Ce qu'il faut maintenant, c'est un coup d'accélérateur final de toutes les parties, institutions, créanciers et les autorités grecques elles-mêmes, pour faire en sorte qu'une conclusion réussie du deuxième examen soit scellée, d'ici (la réunion de) l'Eurogroupe (du 20 mars), espérons-le". Athènes a besoin d'une nouvelle enveloppe dans le cadre du plan d'aide conclu en juillet 2015 afin de faire face à ses prochaines échéances de dette. L'accord de lundi découle d'un compromis entre les positions divergentes du Fonds monétaire international (FMI), de la zone euro et d'Athènes sur la manière de rendre l'économie grecque plus efficace et d'assurer la viabilité des finances publiques. Cet accord constitue une avancée mais il ne précise pas l'ampleur des économies censées découler des futures réformes. Un responsable grec a précisé que les nouvelles réformes seraient neutres du point de vue budgétaire et s'appliqueraient début 2019, une fois le plan d'aide en cours arrivé à son terme. Le gouverneur de la banque centrale, Yannis Stournaras, a invité vendredi toutes les parties à faire preuve de "souplesse" et souligné que tout retard dans le processus d'évaluation nourrirait de "l'incertitude" sur les marchés financiers. Il a estimé que la croissance cette année devrait atteindre 2,5%, mais qu'un tel résultat dépendait de l'issue des discussions avec les bailleurs de fonds, sachant que la conclusion d'un accord a déjà été retardée de plusieurs mois. (Avec Lefteris Papadimas et George Georgiopoulos, Gilles Trequesser pour le service français)