Publicité

Le Premier ministre cambodgien menace l'opposition de dissolution

Le Premier ministre cambodgien Hun Sen (photo) a menacé lundi de dissolution le principal parti d'opposition, le Parti du sauvetage national du Cambodge, si ses députés maintenaient leur soutien à leur chef, Kem Sokha, inculpé pour trahison. /Photo d'archives/REUTERS/Samrang Pring

PHNOM PENH (Reuters) - Le Premier ministre cambodgien Hun Sen a menacé lundi de dissolution le principal parti d'opposition, le Parti du sauvetage national du Cambodge, si ses députés maintenaient leur soutien à leur chef, Kem Sokha, inculpé pour trahison. Arrêté le 3 septembre dernier, Kem Sokha est accusé d'avoir voulu renverser le gouvernement de Hun Sen avec la complicité des Etats-Unis. "Si le parti politique continue son blocage et sa défense de ce traître, cela veut dire que le parti est aussi un traître, et qu'il ne faut plus le laisser opérer au sein du processus démocratique au Cambodge", a déclaré Hun Sen lors d'une cérémonie de remise de diplômes à Phnom Penh. En cas d'acte de trahison étendu à toute la formation politique, la loi interviendra, "ce qui signifie la dissolution du parti", a-t-il ajouté. L'Assemblée nationale cambodgienne, dominée par Parti du peuple cambodgien au pouvoir, a donné lundi son feu vert aux poursuites engagées contre Kem Sokha, signes de l'escalade des tensions dans le pays dirigé depuis plus de trente ans par l'ancien Khmer rouge Hun Sen à l'approche des élections de l'année prochaine. L'inculpation de l'opposant a été validée à une majorité de 67 voix sur 123 par les députés. Les élus d'opposition du Parti du sauvetage national du Cambodge se sont abstenus et certains ont annoncé leur intention de se rendre devant la prison où il est détenu pour réclamer sa libération. (Prak Chan Thul, Julie Carriat pour le service français)