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Le président yéménite s'en prend à l'envoyé spécial de l'Onu

Le président yéménite Abd-Rabbo Mansour Hadi (photo) s'en est pris à l'envoyé spécial de l'Onu, Martin Griffiths, lui reprochant de légitimer les rebelles houthis, qui contrôlent la capitale, Sanaa, depuis 2014. /Photo d'archives/REUTERS/Kevin Lamarque

ADEN (Reuters) - Le président yéménite Abd-Rabbo Mansour Hadi s'en est pris à l'envoyé spécial de l'Onu, Martin Griffiths, lui reprochant de légitimer les rebelles houthis, qui contrôlent la capitale, Sanaa, depuis 2014.

Dans une lettre de cinq pages adressée à Antonio Guterres, le secrétaire général de l'Onu, il critique "l'insistance" avec laquelle l'émissaire des Nations unies "traite avec les rebelles comme s'ils étaient un gouvernement 'de facto'".

"Il est clair que l'émissaire n'a qu'une faible compréhension de la nature du conflit en cours au Yémen, notamment des éléments idéologiques, intellectuels et politiques des milices Houthies et de leur rejet fondamental des principes de la démocratie et de la rotation pacifique du pouvoir", poursuit-il dans cette lettre datée de mercredi.

Le président yéménite estime notamment que Griffiths a failli dans le suivi de l'accord négocié à la fin de l'année dernière à Stockholm sur un cessez-le-feu et un retrait des forces dans la région d'Hodeïda, la ville-portuaire sur la mer Rouge par laquelle transite l'essentiel de l'aide humanitaire à destination de la population yéménite.

Mansour Hadi est soutenu par une coalition mise sur pied par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, qui combat depuis mars 2015 les milices Houthis, pro-iraniennes.

Un porte-parole de l'Onu a déclaré vendredi que Guterres, après réception de cette lettre, avait réitéré sa confiance en Griffiths et ajouté que l'envoyé spécial des Nations unies redoublerait ses efforts pour faire en sorte que l'accord de Stockholm soit pleinement mis en oeuvre.

(Mohammed Ghobari; Henri-Pierre André pour le service français)