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Le président kényan signe une loi antiterroriste controversée

Le président kényan Uhuru Kenyatta a signé vendredi une loi antiterroriste controversée adoptée la veille par le parlement, malgré les protestations d'élus de l'opposition qui la jugent liberticide. La loi porte notamment de 90 à 360 jours la durée de la garde à vue en matière d'antiterrorisme. /Photo prise le 20 octobre 2014/REUTERS/Thomas Mukoya

NAIROBI (Reuters) - Le président kényan Uhuru Kenyatta a signé vendredi une loi antiterroriste controversée adoptée la veille par le parlement, malgré les protestations d'élus de l'opposition qui la jugent liberticide. La loi, dont l'examen a donné lieu à de vives altercations et jusqu'à des échanges de coups de poing dans l'enceinte du parlement, porte notamment de 90 à 360 jours la durée de la garde à vue en matière d'antiterrorisme. Elle menace aussi de poursuites les médias qui diffusent des informations "susceptibles de susciter la peur ou la panique", sans définir ces informations. Cette réforme est présentée comme une réponse à l'attaque meurtrière menée en septembre 2013 par un commando d'islamistes somaliens contre le centre commercial Westgate de Nairobi, où 67 personnes ont été tuées. "Je suis convaincu que vous ne trouverez rien dans cette loi qui contredise la déclaration des droits et la constitution", a déclaré Uhuru Kenyatta dans un discours télévisé. "Elle vise à protéger les vies et les biens de tous les citoyens de cette République." Qualifiant le texte de "draconien", les défenseurs des droits de l'homme et des députés de l'opposition ont accusé Uhuru Kenyatta de vouloir transformer le Kenya en "Etat policier" et en "régime autoritaire". (James Macharia; Henri-Pierre André et Tangi Salaün pour le service français)