Le PKK revendique le meurtre d'un second responsable de l'AKP
DIYARBAKIR, Turquie (Reuters) - Le mouvement séparatiste du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a revendiqué mardi l'assassinat d'un responsable de l'AKP, le parti au pouvoir en Turquie, abattu lundi soir dans le sud-est du pays. Il s'agit du deuxième meurtre en deux jours d'un officiel du Parti de la justice et du développement (islamo-conservateur) dans la région. Deryan Aktert, qui dirigeait la branche locale de l'AKP dans le district de Cicle à Diyarbakir, la plus grande ville du Sud-Est turc à majorité kurde, a été tué à son bureau vers 22h30 locales (19h30 GMT), a précisé le bureau du gouverneur régional. La branche armée du PKK précise sur son site internet que ses combattants s'en sont pris à Deryan Aktert parce qu'il travaillait avec l'Etat turc dans sa lutte contre le PKK. Un autre responsable de l'AKP, Aydin Mustu, responsable adjoint du parti pour le district d'Ozalp, à Van (350 km à l'est de Diyarbakir), a été assassiné dimanche. "Les attaques contre des responsables de l'AKP montrent que l'organisation terroriste est entrée dans une nouvelle période d'attaques haineuses. Elle a promulgué de nouvelles directives ordres pour perpétrer des attentats suicide et des assassinats contre les responsables du parti au pouvoir", a déclaré le Premier ministre Binali Yildirim devant le Parlement turc. Il a également suggéré que la Turquie pourrait passer sur la rive Est de l'Euphrate, si elle constate des activités terroristes", ce qui semble être une allusion claire aux milices kurdes syriennes YPG, liées au PKK, qui ont gagné des territoires dans cette région à la faveur de la guerre civile en Syrie. Le cessez-le-feu qui durait depuis deux ans entre l'Etat turc et le PKK, qui a lancé une insurrection séparatiste en 1984, a pris fin en juillet 2015. L'Etat turc a repris son offensive contre des cibles du PKK, en Irak, notamment et les attentats revendiqués par le PKK ou des mouvements affiliés se sont multipliés. (Tuvan Gumrukcu et Ece Toksabay; Jean-Stéphane Brosse et Danielle Rouquié pour le service français)