Le Pen s'en prend à un "système Fillon-Macron"

Marine Le Pen, qui tenait dimanche à Bordeaux l'un de ses dix grands meetings de campagne, a fustigé pêle-mêle Emmanuel Macron, François Fillon - qu'elle présente comme les deux faces d'un même "système" - et les médias. /Photo prise le 2 avril 2017/REUTERS/Régis Duvignau

BORDEAUX (Reuters) - Marine Le Pen, qui tenait dimanche à Bordeaux l'un de ses dix grands meetings de campagne, a fustigé pêle-mêle Emmanuel Macron, François Fillon - qu'elle présente comme les deux faces d'un même "système" - et les médias. Devant environ 2.500 personnes réunies au Parc des expositions, la candidate du Front national à la présidentielle a ironisé sur "les contorsions d'une classe politique qui ne parvient plus à dissimuler ses connivences fondamentales". Il y a, selon elle, un "système Fillon-Macron" car "au second tour l'éliminé des deux appellera à voter pour l'autre". La présidente du parti d'extrême droite en a également voulu pour preuve la rencontre de samedi à Marseille entre Christian Estrosi, l'un des chefs de file de la droite dans le Sud-Est, et Emmanuel Macron, qui auraient tous deux pour but premier de "faire battre le Front national" plutôt que de lutter contre le chômage. Marine Le Pen, que les sondages placent systématiquement au second tour, a renvoyé dos à dos ses deux principaux concurrents dans les enquêtes d'opinion: François Fillon, a-t-elle dit, est le "triple recordman de la dette" lorsqu'il était Premier ministre, et Emmanuel Macron un "énarque-banquier" qui fut le "collaborateur le plus proche de M. Hollande." Pour la présidente du FN, ils sont servis par "la caisse résonnante" médiatique qui se mobilise pour "cadenasser le débat". "Regardez-les. Le système est en panique devant ce qui est le réveil du peuple", a-t-elle lancé devant ses sympathisants, lesquels ont par moments scandé le slogan "On est chez nous", habituel dans les meetings frontistes. "Les médias se déchaînent pour tenter de nous atteindre de leurs flèches venimeuses", a-t-elle dit en introduction de son discours, en faisant huer notamment la chaîne BFM TV ou Pierre Bergé, copropriétaire du quotidien Le Monde. "Nous progressons sous les coups, sûrs de la justesse de notre combat, comme la majestueuse Garonne allant vers l’estuaire", a par ailleurs déclaré Marine Le Pen, pour qui le Sud-Ouest est une "terre de mission". Au premier tour, en 2012, elle a récolté 8,22% des voix à Bordeaux, un score très en deçà de sa moyenne nationale (17,90%). (Claude Canellas, édité par Simon Carraud)