Le Parlement ukrainien autorise des sanctions contre Moscou

Le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, au parlement à Kiev, qui a définitivement adopté jeudi un projet de loi permettant d'imposer des sanctions aux personnes physiques et morales soupçonnées de soutenir ou de financer les séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine. /Photo prise le 14 août 2014/REUTERS/Gleb Garanich

KIEV (Reuters) - Le Parlement ukrainien a définitivement adopté jeudi un projet de loi permettant d'imposer des sanctions aux personnes physiques et morales soupçonnées de soutenir ou de financer les séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine. Le gouvernement a d'ores et déjà dressé une liste de 172 personnalités et de 65 entreprises russes, dont le géant gazier Gazprom, soupçonnées de "financer le terrorisme" et qui pourraient faire l'objet de telles sanctions. "En approuvant la loi sur les sanctions, nous démontrons que le pays est en mesure de se défendre lui-même", s'est félicité le Premier ministre Arseni Iatseniouk, parlant d'une mesure historique. "La loi doit apporter une réponse claire aux agresseurs ou aux terroristes qui menacent notre sécurité nationale, notre gouvernement et nos citoyens", a-t-il poursuivi. Kiev a fait savoir lundi que les compagnies d'énergie européennes devraient revoir leurs accords d'achat de gaz russe si le Parlement décidait d'infliger des sanctions à Gazprom. Le surlendemain, la compagnie ukrainienne Naftogaz a laissé entendre que sa consoeur russe ne serait pas forcément visée. Les noms des compagnies et des personnalités sanctionnées ne seront pas communiqués avant la promulgation du texte par le président Petro Porochenko. Le Parlement a par ailleurs adopté un projet de loi autorisant des entreprises européennes et américaines à prendre des participations minoritaires dans les installations de transport de gaz. D'après le gouvernement, le texte permettra le développement d'alternatives au gazoduc South Stream dont Gazprom a entrepris la construction et qui doit acheminer le gaz russe via la mer Noire sans passer par l'Ukraine. (Natalia Zinets,; Bertrand Boucey et Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Marc Angrand)