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La réforme de la Constitution votée en Algérie

Députés algériens. La réforme de la Constitution algérienne qui élargit les pouvoirs du Parlement et rétablit la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels a été approuvée dimanche. /Photo prise le 7 février 2016/REUTERS/Ramzi Boudina

ALGER (Reuters) - La réforme de la Constitution algérienne, qui élargit les pouvoirs législatifs et rétablit la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels, a été votée dimanche par les deux chambres du Parlement réunies en Congrès. Les amendements adoptés sont le reflet des réformes politiques promises par le président Abdelaziz Bouteflika pour démocratiser le pays dans la foulée des "Printemps arabes" de 2011, dit-on dans l'entourage du gouvernement. L'opposition les a rejetés, les qualifiant d'ajustements superficiels à un système dominé par l'armée et le FLN au pouvoir. Le Front de libération nationale, avec le Rassemblement national démocratique (RND) et les autres partis favorables au gouvernement, est majoritaire dans les deux chambres du Parlement. Sur les 517 élus réunis dimanche en Congrès, 499 ont voté pour la réforme et 16 se sont abstenus. Plusieurs partis d'opposition ont boycotté le scrutin. "Les réformes que nous avons engagées nous permettent d'entrer dans une nouvelle phase constitutionnelle, basée sur les principes démocratiques", a déclaré Abdelaziz Bouteflika dans un communiqué lu par le président du Sénat. D'après le calendrier des réformes, le président doit maintenant consulter la majorité parlementaire pour choisir un nouveau Premier ministre et créer un organisme indépendant de supervision des élections. Depuis son attaque en 2013, le chef de l'Etat, réélu en 2009 puis en 2014 pour un quatrième mandat en 2014 dans le cadre d'une réforme de 2008 désormais abrogée, n'est plus que rarement vu en public. "La révision constitutionnelle contient des choses positives et des améliorations, mais elle ne reflète pas de réforme politique réelle", a déclaré Djelloul Djoudi, du Parti des Travailleurs (PT, opposition). La Constitution amendée reconnaît aussi la langue amazighe parlée par les Berbères, les habitants d'origine de l'Afrique du Nord avant la conquête arabe du VIIe siècle. En 2002, le gouvernement avait reconnu l'amazigh comme langue nationale et pouvant à ce titre être enseignée dans les écoles des régions berbères. Mais les Berbères voulaient aller plus loin et souhaitaient que leur langue soit également utilisée dans les services administratifs. (Patrick Markey et Hamid Ould Ahmed; Danielle Rouquié pour le service français)