Le pape François ne se prononce pas sur le scrutin

Le pape François a déclaré ne pas connaître suffisamment la politique française, bottant en touche face à des journalistes qui l'interrogeaient sur le second tour de l'élection présidentielle. /Photo prise le 29 avril 2017/REUTERS/Gregorio Borgia

PARIS (Reuters) - Le pape François a déclaré ne pas connaître suffisamment la politique française, bottant en touche face à des journalistes qui l'interrogeaient sur le second tour de l'élection présidentielle. "A propos de la France, pour vous dire la vérité, je ne comprends pas la politique intérieure française", a déclaré le souverain pontife samedi en fin de soirée à des journalistes à bord de l'avion qui le ramenait d'Egypte. Le chef de l'Eglise catholique n'a cité le nom d'aucun des candidats du second tour de la présidentielle, qui opposera le 7 mai le candidat du mouvement En Marche !, Emmanuel Macron, et la représentante du Front national, Marine Le Pen. "Concernant les deux candidats à la présidentielle, je ne connais pas leur histoire, je ne sais pas d'où ils viennent", a-t-il dit. "Je sais qu'un des candidats est un représentant de la droite forte mais l'autre, vraiment, je ne sais pas d'où il vient et c'est pour cela que je ne peux pas donner une opinion tranchée sur la France", a-t-il ajouté. Le pape François s'était montré beaucoup plus catégorique pendant la campagne présidentielle américaine l'an dernier, en critiquant le candidat républicain, aujourd'hui président. "Une personne qui ne pense qu'à construire des murs, où qu'ils soient, et pas à bâtir des ponts, n'est pas chrétien", avait-il déclaré en février 2016 en réponse à une question sur Donald Trump. Lors d'une intervention vendredi à l'université Al Azhar, au Caire, le souverain pontife a déploré la montée des "formes démagogiques de populisme", apparente référence aux partis nationalistes d'extrême droite en Europe aux programmes défavorables aux migrants et aux musulmans. La Grande mosquée de Paris et le Conseil représentatif des institutions juives de France ont appelé lundi, au lendemain du premier tour de la présidentielle, à voter pour Emmanuel Macron au second tour. A l'inverse, la conférence des évêques de France ne s'est pas prononcée en faveur de l'un ou l'autre des deux candidats en lice, mais a souligné dans un communiqué diffusé au soir du premier tour "les enjeux de l’élection", afin de "donner à chacun des éléments pour son discernement propre". L'épiscopat français invitait notamment dans ce communiqué à "investir toutes nos capacités pour construire une société plus juste, plus fraternelle dans ses diversités et plus respectueuse de chacun." (Myriam Rivet, avec Philip Pullella à bord de l'avion papal, édité par Gilles Trequesser)