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Dans le Michoacan, le pape dénonce violence et corruption

MORELIA, Mexique (Reuters) - Le pape François, à l'avant-dernier jour de son voyage apostolique au Mexique, s'est rendu mardi à Morelia, capitale de l'Etat de Michoacan, dans l'ouest du pays, afin de porter un message de paix et de réconciliation dans cette région ensanglantée depuis dix ans par la violence liée au trafic de drogue. Lors d'une messe dans un stade de la ville, devant 30.000 prêtres, religieux et religieuses, il a dénoncé "la violence, la corruption, le trafic de drogue, le mépris de la dignité humaine, l'indifférence face à la souffrance et à la faiblesse". François a appelé les prêtres à sortir de leurs églises pour venir en aide à ceux qui souffrent. Des dizaines de milliers de personnes s'étaient rassemblées dans les rues de Morelia pour accueillir le pape argentin, qui devait ensuite se rendre à la cathédrale puis rencontrer des jeunes, avant de regagner Mexico. Avant son arrivée dans le stade, la foule avait compté jusqu'à 43, pour rappeler les 43 étudiants portés disparus depuis septembre 2014 à Iguala, dans l'Etat voisin de Guerrero, et apparemment massacrés. Des proches de ces étudiants ont réclamé une rencontre avec le pape. Un porte-parole du Vatican a déclaré que plusieurs de ces proches seraient présents à la messe que François doit célébrer mercredi à Ciudad Juarez, à la frontière des Etats-Unis. Début 2014, l'Etat de Michoacan a failli sombrer dans la guerre civile, des groupes d'autodéfense ayant décidé, face à l'impuissance de l'Etat, de prendre les armes contre les trafiquants de drogue du puissant cartel des "chevaliers du Temple". Le président Enrique Pena Nieto avait alors envoyé l'armée sur place et proposé aux membres des groupes d'autodéfense des postes dans la police. Le baron de la drogue Servando "La Tuta" Gomez, chef des chevaliers du Temple, a été arrêté il y a un près d'un an à Morelia. Plus de 100.000 personnes ont péri au Mexique dans les violences liées au trafic de drogue depuis 2007, lorsque le gouvernement a lancé une vaste offensive militaire contre les cartels. Le pape, qui était arrivé vendredi au Mexique, quittera le pays mercredi soir pour regagner Rome. (Philip Pullella et Christine Murray, avec Noe Torres; Guy Kerivel pour le service français)