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Le pape célèbre la mémoire de convertis chrétiens en Ouganda

Le pape François a célébré samedi une messe devant des dizaines de milliers de fidèles réunis sur les collines du plus important lieu saint d'Ouganda, le sanctuaire érigé à Namugongo à la mémoire de martyrs chrétiens tués au XIXe siècle pour leurs convictions religieuses. /Photo prise le 28 novembre 2015/REUTERS/James Akena

NAMUGONGO, Ouganda (Reuters) - Le pape François s'est rendu samedi sur le plus important lieu saint d'Ouganda où il a célébré une messe devant des dizaines de milliers de fidèles réunis sur des collines entourant le sanctuaire érigé à la mémoire de martyrs chrétiens tués au XIXe siècle pour leurs convictions religieuses. François a célébré la mémoire de 25 convertis anglicans et de 22 catholiques qui furent tués lors de persécutions, et pour la plupart brûlés vifs, entre 1884 et 1887 sur ordre du roi Buganda Mwanga II. L'un de ces convertis au catholicisme, Charles Lwanga, occupait les fonctions de précepteur à la cour royale où il était en charge des jeunes pages. Il fut tué pour avoir tenté de protéger les enfants des avances sexuelles du souverain. Après leur conversion à la chrétienté, ces nouveaux fidèles tentèrent de propager leur foi à d'autres communautés. "Ils firent cela dans une période dangereuse", a commenté le pape lors la messe célébrée sur une dalle de béton installée au centre d'un lac artificiel sur le sanctuaire près de la capitale Kampala. Les catholiques représentent aujourd'hui environ 40% de la population ougandaise et les églises administrent de nombreuses écoles et hôpitaux à travers le pays. L'homophobie est un sentiment répandu en Ouganda depuis 2013 lorsqu'une loi a renforcé les sanctions visant les homosexuels. Des députés avaient proposé de sanctionner les relations entre deux personnes de même sexe par la peine capitale ou la réclusion à perpétuité. La loi avait été annulée pour des raisons de procédure après que le secrétaire d'Etat américain John Kerry l'eut comparée à la législation antisémite adoptée par l'Allemagne nazie et que des pays occidentaux soutenant financièrement l'Ouganda aient fait part de leur réprobation. Les militants de la cause homosexuelle avaient déclaré avant la venue du pape qu'ils espéraient que ce dernier exprimerait un message de tolérance en leur faveur. Le Saint-Père a ensuite participé à un rassemblement de la jeunesse à Kampala au cours duquel il a écouté les récits faits par deux jeunes Ougandais, l'un enrôlé comme enfant soldat et l'autre née avec le virus VIH. Le pape quittera l'Ouganda dimanche matin pour se rendre en République centrafricaine, troisième et dernière étape de sa visite en Afrique, sans doute la plus dangereuse. Des mesures de sécurité ont été mises en oeuvre par les militaires français et par les soldats de la mission de l'Onu en Centrafrique pour assurer la protection du pape à Bangui. (Philip Pullella et Edith Honan; Pierre Sérisier pour le service français)