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Le pétrole freine Dow et S&P-500, les "techs" portent le Nasdaq

par Chuck Mikolajczak

NEW YORK (Reuters) - La rechute des cours du pétrole a freiné mercredi le Dow Jones et le S&P-500, qui ont fini sans grand changement à la Bourse de New York, alors que le Nasdaq a une nouvelle fois profité du dynamisme du secteur technologique.

Wall Street a par ailleurs largement ignoré le compte-rendu de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale. Ces "minutes" publiées pendant la séance ont témoigné des tensions croissantes au sein de la Fed au sujet de la faiblesse persistante de l'inflation et de ses conséquences sur le rythme du resserrement monétaire aux Etats-Unis.

Alors que les marchés américains étaient fermés mardi en raison de la fête nationale aux Etats-Unis, les investisseurs ont aussi évité de prendre trop de risques avant la publication vendredi des chiffres mensuels de l'emploi américain.

L'indice Dow Jones a perdu 1,10 point (-0,01%), à 21.478,17. Le Standard & Poor's 500, plus large et principale référence des investisseurs, a pris 3,53 points, soit 0,15%, à 2.432,54. Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a pour sa part fini en hausse de 40,80 points (+0,67%) à 6.150,86.

Les cours du pétrole ont nettement rechuté mercredi sur le marché new-yorkais Nymex après huit séances consécutives de hausse, leur plus longue phase de progression depuis février 2012. Le baril de brut léger américain a cédé plus de 4%.

Dans son sillage, Exxon Mobil et Chevron ont abandonné respectivement 1,52% et 1,58%. Les deux géants du secteur pétrolier ont été parmi les principaux freins à la progression du Dow et du S&P-500.

L'indice sectoriel de l'énergie (-2,01%) a connu son plus fort repli sur une séance depuis quasiment quatre mois.

Les valeurs technologiques ont au contraire brillé, comme depuis le début de l'année, affichant la plus forte progression sectorielle du jour (+1,04%) dans le sillage d'Amazon (+1,86%), Microsoft (+1,34%), Alphabet (+1,39%), Facebook (+1,29%) ou encore Apple (+0,41%).

TESLA SANCTIONNÉ APRÈS SES VENTES SEMESTRIELLES

L'indice des valeurs technologiques a pris plus de 16% depuis le début de l'année et il a connu de brusques accès de volatilité ces dernières semaines en raison des valorisations élevées dans le secteur, qui nourrissent des interrogations.

"L'énergie, j'ai vraiment du mal à me laisser enthousiasmer", a dit Robert Phipps, directeur de Per Stirling Capital Management. "(Alors que) le secteur des technologies se présente comme celui où les coûts de production ne cessent de baisser."

Toujours dans le secteur des "techs", Micron Technology a gagné 4,7%. Le groupe de semi-conducteurs a démenti un article de presse selon lequel un incident grave dans l'une de ses usines taïwanaises avait pénalisé sa production.

Son concurrent Advanced Micro Devices a fait encore mieux avec un gain de 8,56%, les deux entreprises affichant les deux plus fortes hausses du S&P-500 et du secteur technologique.

Le numéro un mondial des semi-conducteurs Intel a pris 2,63%, plus forte hausse du Dow Jones.

Tesla a en revanche chuté de 7,24% à 327,09 dollars, sa plus forte baisse en une séance depuis juin 2016, dans des volumes plus de deux fois et demi supérieurs à leur moyenne quotidienne sur les trois derniers mois. Le constructeur de voitures électriques a annoncé lundi que ses livraisons au premier semestre s'étaient situées dans le bas de sa fourchette de prévisions en raison notamment de problèmes de batteries.

Le vendeur de pièces automobiles O'Reilly Automotive a pour sa part plongé de 18,89% en raison de ventes au deuxième trimestre largement inférieures à ses propres prévisions. Il a entraîné ses concurrents Autozone (-9,6%) et Advance Auto Parts (-11,15%).

LA FED SANS EFFET SUR LE DOLLAR ET LES TREASURIES

Environ 6,52 milliards de titres ont été échangés sur les marchés actions américains contre une moyenne quotidienne de 7,19 milliards sur les 20 dernières séances.

La publication des "minutes" de la Fed n'a eu qu'un effet bref et limité sur le marché obligataire, qui a davantage réagi au recul plus prononcé que prévu des commandes à l'industrie en mai aux Etats-Unis.

"Les commandes à l'industrie ont fait baisser les rendements (des Treasuries) et puis évidemment nous avons vendu dans un premier temps après les minutes puis nous sommes revenus", dit Stanley Sun, stratégiste sur les taux d'intérêt chez Nomura Securities International. "Dans l'ensemble, ces minutes ont été relativement neutres."

Le rendement à 10 ans des emprunts du Trésor américain a reculé sous 2,33% contre plus de 2,34% la veille.

Le dollar n'a pour sa part quasiment pas bougé, légèrement en-dessous de 1,3350 pour un euro et à 96,26 face à un panier de devises de référence.

(Avec Sinead Carew à New York et Tanya Agrawal à Bangalore; Bertrand Boucey pour le service français)