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Le nucléaire en Belgique pèse sur les prévisions d'Engie

PARIS/BRUXELLES (Reuters) - Engie (ex-GDF Suez) a ajusté à la baisse mercredi ses prévisions pour 2015 afin de tenir compte de l'indisponibilité plus longue que prévu de deux de ses réacteurs nucléaires en Belgique.

Electrabel, la filiale de l'énergéticien français, avait auparavant annoncé que les centrales nucléaires belges Doel 3 et Tihange 2, arrêtées depuis le 26 mars 2014 pour des tests de sûreté liés à des microfissures et qui devaient redémarrer le 1er juillet, seraient indisponibles jusqu'au 1er novembre 2015.

L'impact du non fonctionnement des deux centrales sur le résultat net récurrent part du groupe d'Engie est estimé à environ 40 millions d'euros par mois.

Engie a ainsi indiqué dans un communiqué qu'il tablait désormais pour 2015 sur un résultat net récurrent part du groupe de 2,85 à 3,15 milliards d'euros, à climat moyen en France, contre 3 à 3,3 milliards visés précédemment.

Cet objectif repose sur une estimation de résultat brut d'exploitation (Ebitda) et de résultat opérationnel courant de respectivement 11,55 à 12,15 milliards d'euros (contre 11,7 à 12,3 milliards précédemment) et 6,65 à 7,25 milliards (contre 6,8 à 7,4 milliards).

A 10h05, le titre Engie accuse un léger repli (-0,08% à 18,235 euros), seule baisse de l'indice CAC 40 (+1,41%).

Engie a en revanche confirmé viser un ratio dette nette sur Ebitda inférieur ou égal à 2,5 et le maintien d'une notation de catégorie "A", de même qu'un dividende d'un minimum de 1 euro par action au titre de 2015, payable en numéraire.

Le conseil d'administration du groupe a en outre décidé le principe d'un acompte sur dividende de 0,50 euro par action au titre de l'exercice 2015, qui serait versé le 15 octobre 2015.

Les réacteurs de Doel 3 et Tihange 2 avaient déjà été mis à l'arrêt en 2012 à la suite de travaux de maintenance qui avaient mis au jour des signes de fissures dans leur cuve principale mais ils avaient été remis en service au printemps 2013.

Electrabel a précisé mercredi que la prolongation de leur arrêt faisait suite aux détails communiqués par l'Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN) sur le processus d'analyse du dossier des cuves.

L'AFCN, qui décidera in fine de redémarrer ou non les réacteurs et procèdera à son analyse en s'appuyant sur des expertises externes, "a estimé que ce processus durerait encore quelques mois", selon la filiale d'Engie.

Electrabel exploite sept réacteurs nucléaires d'une capacité totale de près de 6.000 mégawatts, couvrant environ la moitié de la demande d'électricité de la Belgique, mais ce parc vieillissant est confronté à des problèmes récurrents.

Le redémarrage des deux réacteurs, qui représentent à eux seuls le tiers des capacités nucléaires de la Belgique, n'est pas assuré et la chaîne publique VRT a rapporté l'an passé qu'ils resteraient fermés pour des raisons de sécurité.

(Benjamin Mallet et Robert-Jan Bartunek, édité par Jean-Michel Bélot)