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Le niveau des mers montera même si l'Accord de Paris respecté

Le niveau des mers montera de 0,7 à 1,2 mètre d'ici 2300 même si les objectifs fixés par l'Accord de Paris sur les changements climatiques sont respectés à la lettre, ont déclaré mardi des scientifiques. /Photo d'archives/REUTERS/Régis Duvignau

OSLO (Reuters) - Le niveau des mers montera de 0,7 à 1,2 mètre d'ici 2300 même si les objectifs fixés par l'Accord de Paris sur les changements climatiques sont respectés à la lettre, ont déclaré mardi des scientifiques.

Des mesures rapides de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) n'auront, en ce qui concerne le niveau des mers, qu'un effet sur le long terme, a conclu une équipe de chercheurs allemands dans une étude que publie la revue Nature Communications.

La montée du niveau des océans est une menace pour des grandes villes sur le littoral, comme Shanghai, Londres, et pour des territoires à très faible altitude, du Bangladesh à la Floride, et pour des pays entiers comme les Maldives, dans l'océan Indien, ou Kiribati dans le Pacifique.

D'ici 2300, l'étude menée par les Allemands prévoit que le niveau moyen des mers du globe monte de 0,7 à 1,2 mètres, même si les quelque 200 pays honorent scrupuleusement l'accord de Paris conclu en 2015, qui prévoit qu'au cours de la seconde moitié du XXIe siècle, l'humanité en finisse avec les combustibles fossiles.

Le niveau des mers augmentera inexorablement parce que les GES déjà émis vont stagner dans l'atmosphère et continuer d'avoir un effet et de faire fondre les glaces. De plus, l'eau se dilate naturellement lorsqu'elle se réchauffe de plus de quatre degrés Celsius, ce qui concourt aussi à la hausse du niveau des mers.

Selon l'étude menée par les scientifiques allemands, tout retard de cinq ans, au-delà de 2020, pour atteindre un pic des émissions de GES, se soldera par une hausse supplémentaire de 20 cm du niveau des mers d'ici 2300.

"On présente souvent le niveau des mers comme un processus véritablement lent(...) Cependant, les trente années à venir vont être cruciales", dit à Reuters l'auteur principal de l'étude, Matthias Mengel, de l'Institut de recherche sur l'impact climatique, à Potsdam.

Les pays signataires ne sont pas bien partis pour remplir les objectifs. Les émissions mondiales de dioxyde de carbone, principal GES émis par les combustibles fossiles, ont augmenté l'an dernier, après avoir plafonné durant trois ans.

Et le président américain Donald Trump, qui doute que les activités humaines soient le facteur numéro un du réchauffement planétaire, a annoncé son intention de retirer les Etats-Unis du traité, décidant dans le même temps de relancer l'exploitation du charbon et des hydrocarbures dans son pays.

(Alister DoyleEric Faye pour le service français)