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Le ministère sud-coréen de la Culture s'excuse pour la liste noire

Le ministère sud-coréen de la Culture a présenté des excuses, lundi, pour la liste noire d'artistes privés de tout soutien gouvernemental, reconnaissant qu'il y avait eu là un effort systématique pour mettre sur la touche les détracteurs de la présidente Park Geun-hye (photo). /Photo d'archives/REUTERS/Jeon Heon-Kyun

SEOUL (Reuters) - Le ministère sud-coréen de la Culture a présenté des excuses, lundi, pour la liste noire d'artistes privés de tout soutien gouvernemental, reconnaissant qu'il y avait eu là un effort systématique pour mettre sur la touche les détracteurs de la présidente Park Geun-hye. "Il est inquiétant et honteux que le ministère, qui aurait dû être le défenseur de la liberté d'expression et de la créativité artistiques, ait remis en cause le principe d'équité en matière d'aide à la culture, au moyen d'une liste d'artistes à priver de soutien public", a déclaré Song Soo-keun, vice-ministre de la Culture. La liste noire, que Reuters a pu consulter en partie, répertorie les noms de milliers d'acteurs, d'écrivains, de réalisateurs de cinéma et autres artistes. Y figurent de grands noms du cinéma sud-coréen comme Kim Ki-duk ou Park Chan-wook, ainsi que les acteurs Moon So-ri et Song Gang-no. Les excuses du vice-ministre représentent la reconnaissance la plus claire à ce jour de l'existence de la liste noire dans le milieu de la culture et des médias, qui a débouché sur l'arrestation de la ministre de la Culture et de l'ex-secrétaire générale de la présidence. Kim Ki-choon, ex-secrétaire générale de la présidence, et la ministre de la Culture Cho Yoon-sun, premier membre d'un gouvernement en exercice à être arrêté avant même d'avoir démissionné, sont inculpés d'abus de pouvoir et de parjure. L'une et l'autre ont nié l'existence de la liste noire et avoir joué un rôle dans sa rédaction. Cho, par la suite, a dit avoir entendu parler d'une telle liste. La Maison bleue (présidence sud-coréenne) assure de son côté que cette liste noire n'a jamais existé. La présidente Park, âgée de 64 ans, reste au pouvoir mais a été déchue de ses pouvoirs en attendant que la Cour constitutionnelle se prononce sur sa destitution votée par les députés en décembre, pour son rôle dans une affaire de trafic d'influence. Le parquet spécial a annoncé lundi qu'il comptait enquêter sur d'autres conglomérats, lorsqu'il aura bouclé ses investigations sur le groupe Samsung, dont le patron a été désigné comme suspect dans l'enquête visant Park. Celle-ci est accusée d'avoir exercé des pressions sur le milieux des affaires pour qu'ils allouent des fonds à deux fondations créées pour soutenir les initiatives politiques de la présidence. (Ju-min Park; Eric Faye pour le service français)