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Le maire de Rome démissionne après un scandale de note de frais

Portrait du maire de Rome Ignazio Marino lors d'une manifestation devant l'hôtel de ville. Le maire de Rome, Ignazio Marino, a annoncé jeudi sa démission à la suite d'un scandale relatif à des notes de frais. /Photo prise le 8 octobre 2015/REUTERS/Max Rossi

ROME (Reuters) - Le maire de Rome, Ignazio Marino, a annoncé jeudi sa démission à la suite d'un scandale relatif à des notes de frais. Ignazio Marino est accusé depuis une dizaine de jours d'avoir dépensé quelque 20.000 euros d'argent municipal pour dîner avec des membres de sa famille ou des amis depuis son entrée en fonction en 2013. L'édile, qui est membre du Parti démocrate de Matteo Renzi, a annoncé sa démission après une réunion du conseil municipal pendant laquelle il est clairement apparu qu'il n'avait plus la confiance du président du Conseil et qu'il avait perdu la majorité des voix au conseil. "Nous avons besoin d'un gouvernement municipal fiable, nous ne pouvons pas passer tout notre temps à parler de notes de frais", a déclaré un proche de Renzi, Stefano Esposito, chargé des transports en commun à la mairie. Tout en niant toute malversation, Ignazio Marino avait offert dans la matinée de rembourser la somme. "Je fais cadeau à Rome de 20.000 euros qui ont été dépensés avec la carte professionnelle du maire dans le cadre de ses fonctions officielles. Il s'agissait de dépenses qui ont été effectuées dans les intérêts de Rome", avait-il déclaré sur sa page Facebook. L'examen des notes de frais montre que celles-ci concernent principalement des frais de bouche dans des restaurants proches de son domicile lors de jours fériés ou de week-ends. "MAFIA CAPITALE" Matteo Renzi, dont la cote de popularité a pâti des scandales à répétition secouant la ville de Rome, devrait nommer un commissaire spécial pour gérer la capitale jusqu'à l'élection d'un nouveau maire, probablement l'année prochaine. D'après les sondages, le Mouvement Cinq-Etoiles est aujourd'hui la plus populaire des formations auprès de l'électorat romain, lassé par des années de corruption et la mauvaise qualité des services publics municipaux. Ignazio Marino, un ancien chirurgien âgé de 60 ans, a vu sa position s'affaiblir régulièrement depuis la fin de l'année 2014, date à laquelle le parquet a dénoncé l'existence d'une "vaste structure mafieuse" mêlant politiques, dirigeants de sociétés publiques et membres de groupes d'extrême droite au sein de la capitale italienne. Baptisée "Mafia capitale", cette vaste enquête pour association mafieuse et corruption ne l'a pas mis en cause personnellement mais a poussé plusieurs de ses conseillers à la démission. Des critiques ont parallèlement été émises contre la gestion des déchets ou des transports de la ville. Dans une lettre de démission au ton défiant, Ignazio Marino a tenté de se défendre contre le scandale des notes de frais en dénonçant une "polémique sordide", ajoutant qu'il redoutait que la capitale ne retombe dans ses anciens travers. Il n'a pas exclu de revenir sur sa décision de démissionner dans les vingt jours, avant la nomination d'un commissaire, hypothèse jugée très peu probable étant donné son isolement politique. (Crispian Balmer, Gavin Jones; Pierre Sérisier et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)