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Le Maire dément tout blocage sur les privatisations

Bruno Le Maire (photo) a assuré dimanche qu'il n'y avait pas de blocage sur la question des éventuelles privatisations d'Aéroports de Paris (ADP) et de La Française des jeux (FDJ) et redit sa préférence pour cette option malgré un climat social troublé. /Photo prise le 20 avril 2018/REUTERS/Aaron P. Bernstein

PARIS (Reuters) - Bruno Le Maire a assuré dimanche qu'il n'y avait pas de blocage sur la question des éventuelles privatisations d'Aéroports de Paris (ADP) et de La Française des jeux (FDJ) et redit sa préférence pour cette option malgré un climat social troublé.

"Il n'y a pas de blocage, il y a des discussions, il y a du travail sur la régulation", a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances au Grand Rendez-vous Europe 1-Les Echos-CNEWS.

"Nous en discutons avec le Premier ministre, avec le président de la République, régulièrement, et la décision sera prise au moment où elle doit être prise", a-t-il ajouté.

Il était interrogé sur l'absence de dispositions visant à autoriser des privatisations dans le texte du projet de loi "Pacte" transmis pour avis au Conseil d'Etat.

"Il y a encore un certain nombre d'ajustements techniques à faire", a-t-il expliqué, précisant que l'objectif était d'avoir une "régulation après l'opération (...) plus forte qu'avant", notamment sur les tarifs et les investissements.

Bruno Le Maire a redit souhaiter que ces opérations soient effectuées parce que l'Etat est selon lui "plus efficace quand il régule plutôt que lorsqu'il est partie au capital".

Prenant l'exemple d'ADP, il a estimé que la somme de neuf milliards d'euros "immobilisée pour le fonctionnement d'ADP avec des revenus de l'ordre de 180 millions d'euros" serait "mieux employée à préparer l'avenir des Français en investissant dans l'innovation".

Le foisonnant projet de loi "Pacte" (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises) devait notamment autoriser des cessions d'actifs destinées à financer le Fonds pour l'innovation de rupture (10 milliards d'euros), lancé en début d'année.

Les éventuelles décisions de privatisation d'Aéroports de Paris (ADP) et de la Française des jeux (FDJ), dont l'arbitrage final relève de l'Elysée et de Matignon, nécessitent en effet des modifications législatives.

Initialement programmée pour le 18 avril, la présentation du projet de loi "Pacte" en conseil des ministres a été repoussée à plusieurs reprises ces dernières semaines, nourrissant les spéculations sur la volonté de l'exécutif de lancer ce projet dans un contexte social tendu marqué par des mouvements de grève à la SNCF et Air France et à l'approche d'une nouvelle journée de mobilisation des fonctionnaires.

Cette présentation est désormais envisagée pour la deuxième quinzaine de juin.

La privatisation d'ADP "serait, si elle avait lieu, l'opération financière de privatisation la plus importante de l'année 2018 dans le monde", a souligné Bruno Le Maire.

(Myriam Rivet, édité par Emmanuel Jarry)