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Après le limogeage de Calmels, Wauquiez appelle à l'union

Juste pour les uns, brutal pour les autres : le limogeage de la vice-présidente des Républicains, Virginie Calmels (à droite), après ses critiques contre Laurent Wauquiez (à gauche) divise le principal parti d'opposition, qui ne parvient pas à s'entendre sur sa ligne. /Photo prise le 18 avril 2018/REUTERS/Charles Platiau

PARIS (Reuters) - Le président des Républicains (LR), Laurent Wauquiez, a répondu lundi aux remous nés de l'éviction de Virginie Calmels en appelant son camp à se rassembler sur une ligne "forte et claire", loin des "aventures personnelles".

Critique envers le chef du principal parti d'opposition, la numéro deux du parti a été remplacée par Jean Leonetti, a annoncé dimanche LR dans un communiqué complété lundi par une lettre de Laurent Wauquiez aux militants.

"Il ne peut y avoir de rassemblement qu'autour d’une ligne forte et claire", écrit le président des Républicains, qui reproche à Virginie Calmels d'avoir choisi "l’isolement en attaquant publiquement la feuille de route de notre mouvement, pourtant plébiscitée par les adhérents il y a six mois."

"Il n’y a pas de place pour les petites chapelles ou les aventures personnelles. On ne laissera pas les divisions nous affaiblir", insiste le président de la région Auvergne-Rhône Alpes, élu à la tête des Républicains en décembre dernier.

La mise à l'écart de Virginie Calmels est intervenue au soir de la publication par Le Parisien Dimanche d'une interview où elle reproche à Laurent Wauquiez de "défendre ses propres idées, même si elles ne sont pas adoptées par tous".

La semaine dernière, cette proche d'Alain Juppé lui avait déjà demandé une clarification de la ligne européenne de sa formation après la publication d'un tract et d'une tribune qui empruntaient aux slogans du Front national.

Face à cette nouvelle crise dans un parti qui a du mal à se remettre de ses échecs électoraux de 2017, Nicolas Sarkozy a rappelé l'importance du rassemblement pour préparer l'avenir.

"J'aimerais que tout le monde comprenne cette idée simple que sans le rassemblement, rien n'est possible et qu'il faut se rassembler", a déclaré l'ancien président devant la presse.

Alain Juppé a apporté quant à lui son soutien à son adjointe à la mairie de Bordeaux.

PÉCRESSE CRAINT UN "RÉTRÉCISSEMENT DE LA LIGNE POLITIQUE"

"La loyauté, ça n'est pas l'alignement sur une position unique", a dit l'ex-Premier ministre. "La loyauté, c'est parfaitement conciliable avec l'expression d'une certaine diversité et de sensibilités qui ne sont pas toutes alignées les unes sur les autres. C'est la philosophie même de ce qu'a été le RPR, de ce qu'a été l'UMP, c'est la philosophie du rassemblement."

Pour le vice-président LR Damien Abad, la décision du président de LR était "inéluctable", compte tenu des prises de positions de Virginie Calmels.

"Je regrette ses prises de position (...) je regrette qu'elle n'ait pas pu entendre les avertissements qui avaient été faits la semaine dernière. Cette décision était inéluctable compte tenu de la semaine que nous avons vécue", a-t-il déclaré au micro d'Europe 1, ajoutant que la droite ne pouvait plus se permettre des divisions.

L'eurodéputée LR Nadine Morano a regretté sur franceinfo les déclarations de Virginie Calmels, jugeant ce limogeage attendu.

"Il a eu raison de faire preuve de fermeté et d'assumer son rôle de chef de notre famille politique" a-t-elle dit. "Le numéro deux est là pour épauler le numéro un, il n'est pas là pour nuire au parti."

A l'inverse, le candidat malheureux à la primaire de la droite, Maël de Calan, un proche d'Alain Juppé, juge cette décision "très brutale", même si elle était "prévisible, tant on constate chez Laurent Wauquiez une volonté de fermeture".

La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, qui a lancé son mouvement Libres ! pour les élections européennes de mai 2019, s'en est elle aussi pris au président de LR et à sa volonté d'imposer sa ligne politique.

"Je me suis inquiétée il y a six mois du rétrécissement de la ligne politique. C'est un danger, c'est une menace, pour la droite française et ce danger, cette menace, ils existent depuis six mois", a-t-elle déclaré devant des journalistes.

(Arthur Connan, Yann le Guernigou et Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)