Le Liban et Israël se disputent l'exploitation de gaz offshore

Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman. Israël a qualifié mercredi de "provocation" la décision du Liban de lancer un appel d'offres pour l'exploitation d'un gisement de gaz naturel offshore situé dans un secteur contesté le long de leur frontière maritime internationale. /Photo d'archives/REUTERS/Amir Cohen

BEYROUTH/TEL AVIV (Reuters) - Israël a qualifié mercredi de "provocation" la décision du Liban de lancer un appel d'offres pour l'exploitation d'un gisement de gaz naturel offshore situé dans un secteur contesté le long de leur frontière maritime internationale.

Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a déclaré pendant une conférence sur la sécurité internationale organisée à Tel Aviv que les sociétés étrangères qui ont répondu à l'appel d'offres avaient commis "une grave erreur", des propos aussitôt qualifiés de "menace contre le Liban" par le président libanais Michel Aoun.

Beyrouth a sélectionné en décembre un consortium composé des sociétés française Total, italienne Eni et russe Novatek pour exploiter deux des cinq blocs pour lesquels l'appel d'offres a été lancé.

L'un de ces blocs longe la frontière maritime entre le Liban et Israël, dont le tracé est contesté par les deux pays qui se disputent un triangle d'environ 860 km2 en Méditerranée.

Le Premier ministre libanais, Rafik Hariri, a qualifié de "provocation flagrante" les propos de Lieberman et annoncé que son gouvernement saisirait "les autorités internationales compétentes" pour que soit reconnu son droit à extraire des ressources dans ses eaux territoriales.

Les contrats d'exploitation des premiers blocs devraient être signés le 9 février, a indiqué l'Administration libanaise du pétrole.

(Lisa Barrington et Dan Williams; Tangi Salaün pour le service français, édité par Véronique Tison)