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Le Kurdistan accuse Bagdad de préparer une "offensive majeure"

Le Gouvernement régional du Kurdistan (GRK) a accusé mercredi les forces gouvernementales et les milices chiites irakiennes entraînées par l'Iran de préparer une "offensive majeure" dans la région de Kirkouk. /Photo prise le 27 septembre 2017/REUTERS/Umit Bektas

BAGDAD (Reuters) - Le Gouvernement régional du Kurdistan (GRK) a accusé mercredi les forces gouvernementales et les milices chiites irakiennes entraînées par l'Iran de préparer une "offensive majeure" dans la région de Kirkouk. "Nous recevons de dangereux messages selon lesquels les forces irakiennes, dont les unités de mobilisation populaire (milices) et la police fédérale, préparent une offensive majeure", a déclaré le conseil de sécurité du GRK dans un tweet dont la teneur a été confirmée par un responsable kurde. Ces attaques seraient en préparation dans les régions de Kirkouk et Mossoul, est-il précisé. Ces régions n'appartiennent pas au Kurdistan irakien mais sont en partie contrôlées par les forces kurdes. Un porte-parole de l'armée irakienne a démenti les informations du GRK. "Nous nous préparons pour une bataille à Al Qaïm. Nous ne nous intéressons pas à d'autres affrontements que ceux contre Daech", a-t-il affirmé. La région autour du poste frontalier d'Al Qaïm, dans l'ouest de l'Irak, est la dernière encore contrôlée par les djihadistes de l'Etat islamique qui s'étaient rendus maîtres de larges zones du pays à la faveur d'une offensive éclair en 2014. Le 5 octobre, le Premier ministre irakien Haïdar al Abadi avait déclaré que son gouvernement souhaitait éviter les heurts avec les Kurdes mais les dirigeants des unités de mobilisation populaire et de la police fédérale ont menacé à plusieurs reprises de chasser les forces kurdes de Kirkouk. La région de Kirkouk, qui abrite également des communautés arabe et turkmène, cristallise les tensions dans le nord de l'Irak après le référendum organisé par le GRK sur l'indépendance du Kurdistan irakien. La population s'est massivement prononcée en faveur d'une sécession, ce qui inquiète les autorités irakiennes mais également l'Iran et la Turquie qui redoutent un phénomène de contagion parmi les populations kurdes sur leurs territoires. Le Conseil judiciaire suprême irakien a délivré mercredi des mandats d'arrêt contre le président de la commission organisatrice du référendum et contre deux de ses assesseurs, estimant que ce scrutin avait violé la Constitution. (Maher Chmaytelli; Jean-Stéphane Brosse et Pierre Sérisier pour le service français)