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Le Kosovo veut créer une armée, critiques des USA et de l'Otan

Le Kosovo a fait part mercredi de son intention de constituer une armée nationale à partir de ses forces de sécurité, une initiative qui lui a valu les critiques immédiates de l'Otan et de son plus important allié occidental, les Etats-Unis. /Photo d'archives/REUTERS/Hazir Reka

PRISTINA (Reuters) - Le Kosovo a fait part mercredi de son intention de constituer une armée nationale à partir de ses forces de sécurité, une initiative qui lui a valu les critiques immédiates de l'Otan et de son plus important allié occidental, les Etats-Unis. Le gouvernement kosovar avait tenté il y a trois ans de constituer une armée mais les députés représentant la minorité serbe du pays s'y étaient opposés, affirmant qu'une telle initiative exigeait une modification de la Constitution. Le parlement a indiqué mercredi qu'il entendait contourner l'opposition serbe en préparant des amendements à un texte de loi autorisant les Forces de sécurité kosovares (FSK) à acquérir des armes lourdes, les transformant de fait en une armée. L'Otan, qui compte environ 4.500 soldats stationnés dans le pays, a fait savoir que cette initiative constituait un motif d'inquiétude. "Je tiens à dire clairement que de telles mesures unilatérales ne sont pas une aide", a commenté Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Alliance atlantique, après des entretiens avec le président et le Premier ministre du Kosovo. L'ambassade des Etats-Unis à Pristina a estimé qu'une telle initiative conduirait Washington "à réévaluer son assistance durable aux forces de sécurité du Kosovo". Un vote est prévu au parlement dans les prochains jours. Les députés serbes sont au nombre de 11 sur les 120 membres de l'assemblée mais leur soutien est indispensable pour modifier la loi fondamentale. Les élus serbes ont déjà annoncé qu'ils ne prendraient pas part au vote et boycotteraient la séance. Près de 20 ans après la guerre au Kosovo, les relations entre Belgrade et Pristina restent tendues. La Serbie considère toujours le Kosovo, qui a déclaré son indépendance en 2008, comme une province rebelle. (Fatos Bytyci; Pierre Sérisier pour le service français)