Publicité

Le Hezbollah craint un statu quo en Syrie jusqu'à l'élection US

par Samia Nakhoul, Laila Bassam et Suleiman Al-Khalidi BEYROUTH (Reuters) - La partition de l'Irak et de la Syrie est une possibilité à ne pas écarter et l'approche de l'élection présidentielle aux Etats-Unis gèle les perspectives d'une solution au conflit syrien, estime le numéro deux du Hezbollah. Cheikh Naim Kassem, secrétaire général adjoint du groupe chiite libanais soutenu par l'Iran, dont la branche militaire combat aux côtés des troupes de Bachar al Assad, affirme également, dans une interview à Reuters, que la prise d'Alep n'est pas un objectif immédiat des forces loyalistes. "Sur le terrain et au vu des interventions régionales et internationales, je n'exclus pas que l'une des idées proposées soit de parvenir à une forme de partition de ces deux pays mais le projet aboutira-t-il?", déclare-t-il. "Jusqu'à présent, les forces qui veulent l'unité de l'Irak et de la Syrie sont en mesure d'empêcher cette idée de partition mais nous devrions rester préoccupés par (...) la possibilité que certains pays poussent ces deux pays, ou l'un des deux, vers une partition." Selon le numéro deux du Hezbollah, le président syrien Bachar al Assad est le meilleur rempart contre ce scénario. "Avec le président Assad, la solution peut être logique et rationnelle, dans la définition de paramètres politiques donnant sa part à l'opposition et sa part au régime. Il pourrait y avoir une coordination qui permettrait de remettre les choses en ordre et de rétablir l'autorité en Syrie." Mais, ajoute cheikh Kassem, "l'administration américaine est convaincue que la période de l'élection présidentielle à venir est du temps perdu, qu'elle peut attendre qu'un nouveau président entre en fonction. Alors, les perspectives d'une solution ou d'une prolongation de la crise seront claires". Il juge que les "sacrifices" du Hezbollah, qui a perdu des centaines de combattants en Syrie, valent la peine car ils ont selon lui empêché le groupe Etat islamique de prendre le contrôle de la Syrie et de s'étendre au Liban. A propos d'Alep, divisée depuis plusieurs années entre secteurs sous contrôle rebelle et zones tenues par les forces gouvernementales, l'adjoint de Hassan Nasrallah assure que la reconquête de la ville "reste l'un des objectifs de l'Etat syrien et ses alliés". "Mais nous ne sommes pas tenus par un calendrier", souligne-t-il. "Le principal objectif était de couper la route entre Alep et Idlib", assure le numéro deux de l'organisation chiite libanaise. (Jean-Stéphane Brosse pour le service français)