Le grand mufti saoudien s'attaque à Téhéran

DUBAI (Reuters) - Les dirigeants iraniens ne sont pas musulmans, a déclaré le grand mufti d'Arabie saoudite Cheikh Abdoulaziz Al al Cheikh, la plus haute autorité du royaume, dans des propos relayés mercredi par le site d'information anglophone Arab News. Cheikh Abdoulaziz Al al Cheikh réagissait aux propos tenus par l'ayatollah Ali Khameneï, le guide de la révolution iranienne, qui a déploré l'organisation du pèlerinage de la Mecque par les autorités saoudiennes et suggéré que les pays musulmans devraient réfléchir à retirer à Ryad l'organisation du hadj. "Il faut comprendre qu'ils ne sont pas musulmans. (...)", a lancé Cheikh Abdoulaziz Al al Cheikh selon des propos relayés par Arab News. "Leur hostilité vis-à-vis des musulmans est ancienne et leurs principaux ennemis sont les adeptes de la sunna (les sunnites)", a-t-il poursuivi. Les dirigeants iraniens sont les "disciples d'un mage", a-t-il dit, faisant référence au zoroastrisme, le culte religieux le plus observé dans l'ancienne Perse avant son invasion par les Arabes. Ces propos ont été condamnés par le ministre iranien des Affaires étrangères qui s'en est pris à la mouvance saoudienne wahhabite. "Effectivement, il n'y a pas de point commun entre l'Islam des Iraniens ni celui de la majorité des musulmans et l'intolérance extrémiste que prêchent les principaux dignitaires wahhabites et les maîtres saoudiens de la terreur", a écrit sur Twitter Mohammad Javad Zarif. (William Maclean, Sami Aboudi et Babak Dehghanpisheh; Nicolas Delame pour le service français)