Le gouvernement veut éviter les tensions autour de la PMA

Le gouvernement a appelé vendredi à un "débat apaisé" sur la procréation médicalement assistée (PMA), au lendemain de la publication d'une déclaration solennelle des évêques de France contre la "fabrication" de l'enfant. /Photo d'archives/REUTERS/Gonzalo Fuentes

PARIS (Reuters) - Le gouvernement a appelé vendredi à un "débat apaisé" sur la procréation médicalement assistée (PMA), au lendemain de la publication d'une déclaration solennelle des évêques de France contre la "fabrication" de l'enfant.

"Ce n'est pas légitime de se battre. Nous parlons d'histoires de vie, de personnes qui sont en souffrance. (...) Le respect que l'on doit aux gens est de ne pas en faire un débat idéologique mais bien un débat apaisé qui respecte les problématiques de vie de chacun", a déclaré la ministre de la Santé Agnès Buzyn sur CNews.

"La très grande majorité, voire la quasi-totalité des députés de la majorité soutiennent la PMA", a dit pour sa part le secrétaire d'Etat chargé du numérique Mounir Mahjoubi sur franceinfo, précisant que ce sujet aujourd'hui était "mature".

L'Eglise catholique de France a publié jeudi une "déclaration solennelle" appelée "La dignité de la procréation", un document de 112 pages signé par tous les évêques de France, pour expliquer sa position sur la PMA.

"L’Église catholique rappelle la valeur de la procréation: acte profondément et spécifiquement humain dont la manipulation entamerait gravement la valeur de fraternité qui fonde le pacte social en notre société", explique-t-elle dans un communiqué.

"La procréation ne doit s’apparenter ni à une fabrication, ni à une marchandisation, ni à une instrumentalisation", ajoute-t-elle.

Les députés de La République en marche (LaRem) ont pris position en juillet en faveur d'une ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, son remboursement par la sécurité sociale, la reconnaissance préalable de la filiation des deux mères, ainsi que la reconnaissance de la filiation des enfants nés de gestation pour autrui à l'étranger.

Le parti a décidé en outre d'autoriser l'auto-conservation des ovocytes, de maintenir la gratuité des dons de gamètes et, concernant l'anonymat du don de gamètes, de mettre en avant le principe de libre-choix du donneur en matière d'anonymat.

Le gouvernement a annoncé que le projet de loi sur les questions de bioéthique aborderait le thème de la PMA et serait présenté en conseil des ministres avant la fin de l'année pour un examen au début du premier trimestre 2019.

"Sur la PMA nous irons et nous avancerons", souligne Mounir Mahjoubi.

Emmanuel Macron s'est déjà dit favorable à l'idée d'un élargissement de la PMA tout en prônant une "concertation apaisée" afin d'éviter la levée de boucliers qui avaient entouré le débat sur le mariage homosexuel, ou "mariage pour tous", sous la présidence de François Hollande en 2012 et 2013.

(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)